Il s'agit d'un western atypique. L'ambiance est crépusculaire, plus ou moins glauque suivant les différentes parties du récit,et parfois pesante. Ajoutons à cela le fait que l'intrigue est racontée dans le désordre, ce qui ne facilite pas sa compréhension.
Malgré cela, la réalisation est très bonne, il faut l'avouer. Graphiquement, le film est superbe et offre plusieurs plans magnifiques, notamment au niveau des paysages. Un échange de regards entre deux personnages séparés par un feu, au début du film, nous montre également toute la maîtrise du réalisateur à ce niveau.
Par contre, niveau atmosphère, il faut être résistant. Je veux dire que le film est très cru, ne prend pas de gants et montre toute la dureté de l'époque et des personnages. Les déboires de l'héroïne, décrits toutefois sans verser dans le pathos, sont parfois éprouvants à regarder.
Le film multiplie également les références, on pense à Pale Rider de Clint Eastwood où apparaît aussi un personnage de pasteur, à La Nuit du Chasseur, aux innombrables westerns des années 1970.
Niveau dialogues, c'est parfois caricatural et exagéré. La difficile condition des femmes à l'époque est bien retranscrite. La thématique religieuse, bien que secondaire, est présente, mais plus que d'intégrisme ou de fanatisme, c'est surtout de détournement de la religion à des fins personnelles dont il est question. Guy Pearce est convaincant dans ce rôle de pasteur intégriste et détraqué, même s'il en fait parfois un peu trop. Le reste de la distribution est bien.