Nous sommes en 2015 et quelques semaines après un film écrit par Buck Henry avec Charles Grodin, un film réalisé par Peter Bogdanovich, She’s Funny That Way, sort en salles.
Réalisateur légendaire du Nouvel Hollywood, on n’avait pas vu Bogdanovich depuis 2001 au cinéma (avec Un Parfum de Meurtre). Il revient donc avec un vaudeville très inspiré des comédies des années 50, 60 avec moult rebondissements improbables, chassés croisés entre des personnages hauts en couleur qui en font parfois des caisses et des caisses pour le plus grand plaisir du spectateur. En effet, placé en 2015, on redécouvre un cinéma qui avait fait le bonheur des amateurs des films à la Blake Edwards comme La Panthère Rose faits de quiproquos et de dialogue d’une délicatesse impressionnante pour une œuvre contemporaine. On y cite Audrey Hepburn et Ernst Lubitsch avec une classe incroyable. Les acteurs sont d’ailleurs excellents, Jennifer Aniston, Owen Wilson, Rhys Ifans et Imogen Poots, malgré son accent new-yorkais totalement foiré (qu’on oublie au bout de quelques minutes), en tête. Mais ceux qui brillent tout autant, ce sont les caméos qui s’enchaîne à vitesse grand V : on retrouve aussi Ahna O’Reilly, Jennifer Esposito ou encore Michael Shannon dans de tous petits rôles franchement hilarants. Le dernier de tous ces caméos est d’ailleurs probablement le meilleur de l’année, mais il ne sera pas révélé ici tant il est génial.
Extrêmement théâtral, rythmé par un type qui maîtrise totalement son art, She’s Funny That Way est un petit bijou de comédie, un film délicat, hilarant et si original…