Pour raconter l'histoire pas banale d'un personnage hors du commun, il fallait vraiment un cinéaste pas banal pratiquant un art hors du commun.
Sans se cacher, Winding Refn s'inspire de Kubrick pour nous relater les grandes lignes de la vie de « Charlie » Bronson, 61 ans dont 40 passés derrière des barreaux (prisons, HP, isolement), qui cumule des titres aussi glorieux que détenu le plus violent d'Angleterre, détenu le plus coûteux d'Angleterre et peut-être détenus le plus taré d'Angleterre (et pourtant il n'a jamais tué personne).
A l'instar de Kubrick avec « Orange Mécanique », Refn associe art et ultra violence, musique classique et crasse et nous livre un portrait peu commun de la folie à l'état pure.
Tom Hardy, en véritable acteur caméléon, livre une prestation de haute volée mémorable.
On reprochera à « Bronson » d'être un peu trop exclusif dans la mesure où il vaut mieux connaître quelques éléments de la bio du célèbre prisonnier avant de se lancer car le réalisateur se focalise trop sur la forme, négligeant en partie le fond à travers un développement narratif trop léger qui peut perturber.
Mais bon, le film n'a beau faire qu'1h20, il a le mérite d'aller à l'essentiel.
Un biopic qui sort du lot, une œuvre brute.