You shouldn't mess with boys who're bigger than you.

Premier film du jeune-prodige-annoncé-un-peu-partout-comme-le-messie et, en prime, danois, Nicolas Winding Refn pour ma part ; je m'attendais à mieux. Pas que ce Bronson soit mauvais, il a des qualités de mise en scène fantastiques, des effets visuels créatifs et réussis, une bande-son exceptionnelle... Pourtant, c'est pas un bon film non plus.

Bronson suit les pas de son homonyme-pseudonyme, pas LE Charles Bronson, nan, plutôt le type qui lui a volé son nom et qui aimait avant tout se battre nu avec de la vaseline sur le corps. Déjà ça place le bonhomme. Refn expose brillamment la psyché complètement flinguée de son personnage, avec une narration en forme de one-man-show bien plus drôle que ceux de Fabrice Eboué ; il symbolise la volonté "artistique" de Bronsy Brons' avec de fréquents passages accompagnés de musique classique, avec une recherche esthétique constante (d'autant plus remarquable vu le micro-budget) ; Bronson est un partisan de la résistance pure, donc vaine et éphémère, ça, pas de souci, Refn l'a montré à merveille.

Un mot également sur la performance de Tom Hardy, magistrale : aussi bien sur le plan physique que psychique, l'acteur colle parfaitement à ce qu'on s'attend à voir si on rencontre un taré de cette espèce.

Seulement, aussi talentueux que ces deux jeunes hommes soient, leur film laisse un goût amer, d'ennui, de statu quo : rien ne se passe. Pas d'évolution, si ce n'est dans la "forme" de la résistance, une constante démonstration de force, du réalisateur et de l'acteur ; ça ressemble à une maquette envoyée aux studios avec marqué au feutre noir dessus "Hey regardez tout ce qu'on sait faire !"

D'où un sentiment d'ennui inévitable, parce que croyez le ou non, voir un mec se faire taper dessus pendant une heure et demie, ça finit par lasser.
Un film moyen donc, mais paradoxalement porteur de très belles promesses pour ses deux éminences grises. Il leur suffit de se mettre au service de leur art, et non l'inverse.
lucasstagnette
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le 10 juil. 2011

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Lucas Stagnette

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