La phrase d'accroche sur l'affiche est "Le Orange Mécanique du 21ème siècle" : oui oui, rien que ça ! Et aussi scandaleusement prétentieuse qu'elle sonne, cette phrase résume en réalité assez bien l'ambition du réalisateur : faire du Kubrick. Et c'est là que ça coince chez moi, car j'ai un vrai problème avec les films concepts et plus encore avec ceux "faits à la manière de". Pour la faire courte : s'inspirer d'artistes références est une chose, les recopier en est une autre.
Nicolas Winding Refn fait ici dans le copier-coller inepte, absurde, bêtement premier degré ("Je fais tout comme Kubrick et pis c'est tout !") : il fout des grands airs de musique classique à fond les ballons sur toutes les scènes, il nous la joue mise en abîme grand-guignolesque, ses scènes d'ultra-violence sentent le carton-pâte et sont ridicules à force de chercher l'outrance à tout prix. Face à ce spectacle j'ai passé la première moitié du film les yeux écarquillés à chercher dans la salle le regard d'un spectateur qui comme moi se serait dit : "Je n'arrive pas à croire ce que je vois ! C'est une plaisanterie ou quoi ?!". Et j'ai passé l'autre moitié à enrager sur mon siège, ma conscience cinéphilique seule me retenant de quitter la salle en cours de route.
Rajoutons à cela qu'à aucun moment je n'ai été en empathie avec le personnage, que je n'ai rien compris à ses motivations et à sa psychologie, que je n'ai pas vu l'intérêt de raconter l'histoire vraie de ce mec que je ne connaissais pas avant d'entrer dans la salle et dont je me foutais toujours une fois le film terminé, et que je ne sais absolument pas ce qu'on a voulu me raconter, me dire.
Si vous voulez voir une histoire vraie qui se déroule dans l'univers carcéral, frottez-vos à Hunger de Steve McQueen, sorti l'année dernière, une oeuvre puissante sur son fond et magistrale et personnelle sur sa forme.
Pour ce qui est de Bronson, en tant que spectateur j'ai trouvé le film nul, en tant que cinéphile je l'ai trouvé scandaleux.