Je n'imaginais pas du tout que j'allais vivre ce moment ce matin en me levant et pourtant, à même pas 11h, je viens de finir en direct live sur Amazon la projection de Brutus Versus César, une espèce de bon, la brute et le truand franco irano algérien. Déjà, c'est bien rare de profiter d'un média autre que la musique de bon matin, que le cinéma, de manière générale, est en retrait de mes priorités et que le cinéma français en particulier est en naufrage complet dans mon estime.
C'est pas de ma faute, c'est de famille. Pour tous vous dire, mon père est algérien, il est arrivé en 52 en France (voir lien dans mon profil) et si j'ai une relation avec lui qui s'apparente à celle, filiale, présente dans le film, j'ai partagé, bien heureusement, quelques temps de ma vie avec lui. Une chose qui m'a marqué quand je passais des soirées chez lui, en regardant la télé, petit, et qu'il n'y avait que des films quelconques à la télé, pour sûr, le film français passait à la trappe pour la simple et bonne raison d'être français. La Franchouillie n'étant pas forcément une bonne terre d'accueil
Bon mon père, c'est la vieille école, depuis y a eu d'autres générations. Les années 90, les antennes satellites dans les cités et puis tout ça... Clairement, les non gaulois formaient un public non négligeable qui se détournait des annonceurs français. C'est ainsi que sont arrivés Djamel et consort. Une nouvelle manière de concevoir l'humour, d'accepter une culture de référence spécialement issue de la télé (merci les Nuls et les Inconnus), un nouveau phrasé et même un nouveau langage en phase avec une jeunesse importante dans notre pays.
De fil en aiguille, on arrive à ce genre de comédie, sans frontière entre télé et cinéma, qui vient nous raconter l'histoire du "fils" de l'empereur romain, Brutus.
Pendant que Cléopatra prenait son bain, César se mélangea avec Sheba pour engendrer Bifidus, Le trouvant trop passif, il le renia. Ainsi junior prit le nom du chien dans Titi et Sylvestre, suivi d'un Yop et hop, ça repart. Dans l’échelle des neuneu, c'est presque Forrest Gump sauf qu'il ne sait pas courir. Un préjudice important, surtout après le passage de serpillère de Solcarrelus, qui va mener tout droit notre héros au fin fond de la Gaule, dans un décor typique du journal de 13h de notre déjà regretté Jean Pierre Pernault. Il tombe amoureux d'une nana qui vient de se prendre pour Chun Li et comme son prénom commence par Alba, il l'emballe.
En parallèle, nous suivons les humeurs de Julius, en cure d'Orangina rouge, dans des saynetes sans intérêts. On y apprend son aversion pour les 5 fruits et légumes par jour et son appétence pour la Danette.
Plus insignifiant, le troisième personnage du titre est une adaptation libre de notre premier héros national, Vercingétorix. Attiré par la vie facile des clips de rap, il trahit la Gaule, sa famille et son (notre) honneur pour se transformer en Versus, jouisseur de romaines, clochard et exterminateur de gaulois.
Vous m'avez compris, le meilleur romain dans tout ça, c'est Coronavirus qui vous évite de vous déplacer en salle pour aller voir ce que vous voyez tous les jours à la télé
Pour en revenir au début, je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris de commencer la lecture de ce film. Un moment à tuer et à m'isoler des travaux à coté de chez moi, l'habitude d'une série à la con pour mon repassage, la tête sympathique de Kheiron, que je ne connaissais pas 5 minutes avant ou alors la "prime"ur de regarder cette fiction pour la commenter sur sens critique et rendre la pareille à Pierrick D qui se farcit des navets à gogo pour me permettre d'avoir un avis dessus sans me salir les yeux. Peut être un peu aussi la présence de Ramzy que j'appréciai dans son rôle de Haverell (sans faute) alors que j'étais alité en traumatologie.
Bref, juste avant l'apparition de Jesus Christ (encore un qui a des problèmes avec son père) dans l'empire, j'ai moi même fait ma pénitence.
Amen
Edit : Ah ben je sais pourquoi. Je viens d'apprendre le décès de Roger Carel. La Gaule vient de perdre sa plus belle voix