Souvent comparé au chef-d’œuvre d’Alain Chabat pour exacerber sa médiocrité, Brutus vs. César trouve en effet son intérêt dans son absence totale de cinéma, là où Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre pensait l’adaptation de bande dessinée et la parodie par une forme artistique aussi travaillée qu’aboutie. Il n’y a rien, sinon un agencement mécanique de plans mal cadrés et mal photographiés qui renvoient une impression d’amateurisme confondant ; le spectateur est persuadé de tenir là une production de fin d’année d’une classe prépa spécialité Histoire de l’Antiquité, avec son humour référencé qui ne pense jamais ses effets par le biais de l’art ici investi mais qui empile, entasse, accumule sans transitions aucunes comme un comique lors de son one man show. D’autant plus que ce narcissisme à peine déguisé d’un Kheiron filmant un Kheiron, comme jadis César écrivait César, dégoûte davantage qu’il amuse : le réalisateur-acteur oublie de construire un personnage doté d’une quelconque épaisseur, manque le cartoon pour tomber dans le carton-pâte de piètre qualité. Une série de bêtises font sourire, à l’instar du duo d’Intouchables qui règle ses comptes dans l’arène ou de la soirée compote où l’on complote – soit ! –, mais l’ensemble désole et nous donne envie de recasser, en compagnie d’Obélix, le nez du Sphinx.