Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film."


Scénario :
San Francisco. 1968. L'inspecteur Bullitt est dans sa Ford T lorsqu'il se rend compte qu'il est en train de se faire suivre par une autre voiture. Après plusieurs virages, celui-ci les surprend et fini par les prendre en chasse. S'ensuit une course poursuite à travers les rues de San Francisco où les virages coupé droit et les descentes abruptes se suivent les unes les autres, et où les suspension trinques. Le tout semble si réel.
La course poursuite se poursuit en périphérie de la ville, avec du sable dans lequel la voiture de Bullitt est freiné. Pourtant celle-ci repart de plus belle et talonne la voiture. Peut-être va t-il enfin les chopper. Mais le gars sur le siège passager ne se laisse pas faire et tire sur Bullitt au fusil à pompe. Celui-ci tente d'éviter les balles. Toutefois, prise de folie, la voiture des assaillants fonce vers une station essence, s'encastre dedans et fait tout exploser.
Et puis, ils ont décidés de mettre un film autour.



En tant que sujet d'étude :



"Bullitt" est le film que j'ai pris afin d'étudier le cinéma de Steve McQueen, un acteur dont je n'avais vu aucun film.


A l'époque du film Steve McQueen est un acteur réputé, sans doute l'un des mieux payé de sa génération et celui-ci possède assez d'argent pour pouvoir monter sa propre société de production et tourner dans les films qu'il veut tourner. Bullitt, est donc un film à sa gloire : le titre du film est le nom du personnage principal, un flic, dont l'enquête et la personnalité tourne exclusivement autour de lui.


En lisant des articles, j'ai appris que le personnage de Bullitt est devenu la matrice du "Cowboy Cop" : ce flic taciturne, qui se moque de sa hiérarchie et des magouilles politiques, quitte à se salir les mains ou à aller au turbin. On a un personnage peu causant et le film tourne autour du fait qu'on se demande si son job ne l'a pas complètement pourri. Bon, après, le problème avec ce genre de personnage, c'est que l'acteur étant dans l'économie d'expression c'est qu'on n'arrive pas à déterminer s'il joue bien ou s'il n'en a pas grand chose à foutre.


En réalité, la commande de Mc Queen était plutôt d'avoir un film qui soit prétexte à des scènes d'actions : le gars faisait 2 heures de sport tous les jours, exécutait ses cascades lui même, était pote avec Bruce Lee. Le projet derrière Bullitt était de permet de faire quelques scènes d'actions (poursuite dans les couloirs, mis à plat sous un avion, etc...)


Mais c'est surtout dans le sport automobile que McQueen avait sa passion (à l'image du film "Le Mans" qu'il produira plus tard) et Bullitt possède l'une des courses poursuites les plus célèbre du monde. L'une des première à être faite en prise de vue réelle, avec trois semaines de tournages, des véritables décors, des plans où Mc Queen est vraiment derrière le volant, des caméras embarqué, des plans qui n'ont pas été accélérés, etc... Une course poursuite, qui, si, elle n'est plus une référence en terme de nervosité (on a fait bien mieux depuis) reste quand même intéressante par le côté "réaliste" qu'elle dégage, notamment le travail sur le son. On se dit que si deux voitures décidaient de faire la course dans San Francisco demain, ça ressemblerait à ça.



Mon avis personnel :



Heureusement qu'il y a des scènes d'actions et une scène culte, parce que sinon, le film serait chiant à mourir.


Je veux bien être gentil avec les classiques du cinéma et les films qui prennent leur temps, mais là, c'est quand même un tantinet mou-du-cul. L'histoire met des plombes à se mettre en place et se permet le luxe, alors qu'elle franchement loin d'être d'une complexité affolante, d'être obscure.


(Sincèrement si je n'avais pas lu un résumé sur wikipédia, j'aurais jamais compris pourquoi le témoin à l'hôtel ouvre la porte à ses agresseurs.)


Le rythme de ce film est lent sans que je trouve d'explication à ça : les scènes d'enquêtes prennent des plombes, les dialogues ressasse parfois des détails qu'on avait parfaitement compris, le fait que la copine de Bullitt soit effrayé par son côté "inhumain" apparait un peu comme un cheveux sur la soupe (mais permet une bonne scène finale) et surtout il y a des trucs que j'explique pas. C'est quoi cette scène ou le personnage principal va à la superette d'à côté et s'achète des produits surgelés ? Ou cette scène où il va voir sa copine et où ils parlent de relevé cartographique ou pluviométrique ?


A vrai dire je suis rentré dans un fou-rire nerveux devant la scène où les personnages attendent bras croisé un fax, tant celle-ci est inutilement longue. Alors certes, son contenu révèle une information cruciale pour la suite de l'enquête, mais le fait de voir les protagonistes bras-croisé pendant une minute donnait l'impression d'être dans un épisode de l'Inspecteur Derrick.


A côté de ça, on trouve de bonnes scènes : la course poursuite (évidemment) les scènes d'enquête, la course dans les couloirs de l'hopital et notamment la dernière scène à l'aéroport qui est plutôt finement joué


où Bullitt doit trouver l'homme qu'il recherche parmi la foule sans provoquer de panique.


Et puis, il y a le cachet des la fin des années 60 dans les objets, la manière de vivre et de se tenir. Mais remarquer ce genre de détails est souvent un "moyen de s'occuper" devant un film un peu ennuyeux (par exemple le fait que le mur derrière Bullitt à l'hopital ai à un moment trois carte postales tirés de la bd Peanuts ou le ventilateur très 60's qui fait un tourbillon blanc et bleu quand on l'allume et de savoir si on pouvait encore acheter ce genre d'accessoire.)


Disons que ça habille quand même une très très bonne B.O. De Lalo Schifrin (que j'écoute en boucle tout en tapant cette critique) et qui constitue un point supplémentaire que je dois accorder à ce film un peu daté et qui ne m'aura pas tant passionné que ça.

le-mad-dog
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le 19 juil. 2018

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Mad Dog

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