Très amusant, bien que décevant par certains aspects

Depuis le début des années 2000, Joe Dante se faisait très rare au cinéma. Après nous avoir abreuvé de films cultes comme Piranha, Hurlements, Gremlins 1 et 2 ou encore Small Soldiers, l’homme s’était tourné vers la télévision. Son retour en 2009 avec The Hole aurait été discret (je n’ai d’ailleurs pas vu ce film), et il aura fallut attendre 2014 pour qu’il reprenne la caméra pour ce Burying the Ex. Alors, Joe Dante a-t-il toujours la pèche 30 ans après Gremlins ? Oui et non. Burying the Ex n’est clairement pas du même niveau, et cela s’en ressent à l’image. Dante l’avoue lui-même, le tournage fut extrêmement rapide (20 jours seulement), il n’y avait pas beaucoup d’argent. Le tournage probablement avec une caméra numérique s’en ressent d’ailleurs largement, et peut gêner dans les premiers instants. Oui, le cinéma a évolué, pas forcément pour le meilleur. Pourtant, passé son introduction un brin trop longue, où l’on découvre les quatre personnages principaux, le métrage prend rapidement son envol, et Joe Dante nous prouve encore une fois son amour pour les monstres via les personnages, et pour l’humour noir, bel et bien présent. Quand le métrage débute donc vraiment, on se prend au jeu, et grâce à divers éléments, on se marre.


Au départ un court métrage écrit et réalisé par Alan Trezza en 2008 avec Danielle Harris (Halloween 4, 5 et les remakes) et Mircea Monroe (House of the Dead 2, Tekken, Magic Mike), Dante laisse le scénariste transposer son propre court métrage en long, pouvant ainsi expliquer l’exposition un poil trop longue des personnages. On trouve donc Max joué par Anton Yelchin (Odd Thomas, Fright Night) travaillant dans une petite boutique de costumes et autres objets horrifiques, Ashley Greene (Twilight, Skateland) jouant Evelyn sa petite amie, et le demi-frère de Max, Travis, joué par Oliver Cooper (Very Bad Trip 3). Tout ce bon monde sera rapidement rejoint par la vendeuse de glace Olivia jouée par Alexandra Daddario (Texas Chainsaw 3D), et une fois les situations bien mise en place, le film peut débuter. Alors que Max essaye de survivre à sa relation étouffante avec Evelyn, celle-ci meurt tragiquement devant lui. Au final, bien conscient que sa relation n’était pas la plus parfaite du monde, il se laisse tenter par Olivia, une jeune femme souriante, pas prise de tête, et surtout partageant la même culture que lui, pour la culture alternative, les monstres, les films d’horreur. Tout va bien dans le meilleur des mondes ! Sauf que Evelyn revient alors d’entre les morts pour continuer sa relation avec Max.


Une base simple, déjà vue, mais que Dante va dynamiter de situations fort bien vues, et surtout que les différents acteurs vont s’éclater à jouer, donnant alors un aspect comique réussi au métrage. C’est simple, ça s’enchaîne sans vraiment s’arrêter, et c’est un pur petit plaisir. Les quiproquos, les situations débiles, les réactions exagérées, tout est là pour plaire au fan de Dante. Passé outre l’aspect technique (malgré quelques très beaux plans malgré tout), Burying the Ex se fait un mélange savoureux de comédie loufoque et d’horreur soft. Comment se débarrasser de son ex même quand celle-ci est déjà morte ? Tout va y passer, des tentatives d’abus d’alcool (avec la scène de la discothèque), aux mensonges, en passant par la machette ! Mais de son côté, Evelyn la morte vivante peut respecter sa promesse, ensembles pour toujours, et comprend que Max n’est pas immortel, et tentera par tous les moyens de le changer en zombies, en plus de vouloir coucher avec lui. Un festival je vous dit ! Voir Anton Yelchin essayer de baratiner pour se sortir de situations out of the world, ça vaut vraiment de l’or. Sans être bien entendu transcendant, ni finalement réellement marquant, Burying the Ex touche à son but : nous divertir, nous faire rire (je me suis retrouvé plusieurs fois à rire tout seul devant mon écran), en nous donnant dans le fond ce que l’on attend d’un film de Joe Dante. De l’humour, un poil de gore, des situations impossibles, un ton résolument fun, et bien entendu, une apparition de Dick Miller comme toujours (papy fait de la résistance). Je n’en attendais pas plus !

Rick_D__Jacquet
7
Écrit par

Créée

le 17 juil. 2015

Critique lue 972 fois

5 j'aime

2 commentaires

Rick Jacquet

Écrit par

Critique lue 972 fois

5
2

D'autres avis sur Burying the Ex

Burying the Ex
Gand-Alf
5

Plus très fraîche.

Cinéaste fort important à mes yeux qui aura marqué le cinéma de divertissement des années 80, Joe Dante aura bataillé avec les studios la majorité de sa carrière, plus ou moins pénard chez Roger...

le 9 avr. 2016

12 j'aime

Burying the Ex
Mahg
3

Boring the Spec'

Joe Dante, je t'aime beaucoup. J'aime beaucoup ta vision du cinéma horrifique, si singulière, jamais effrayante pour un sous mais toujours divertissante, bon enfant, puéril presque, mais c'est ce qui...

Par

le 23 août 2015

11 j'aime

1

Burying the Ex
Deckard_R
7

Un revenant du cartoon horrifique

Un revenant. Oui, Joe DANTE est un revenant. Un réalisateur qui a eu une carrière prolifique dans les 80's/90's ( Gremlins, Gremlins 2 la nouvelle génération, L'aventure intérieure, Panic sur Florida...

le 23 août 2015

9 j'aime

Du même critique

Suspicions
Rick_D__Jacquet
3

Le résultat final n’est pas convaincant

Sans attendre un chef d’œuvre, loin de là, j’attendais ce Exposed, anciennement appelé Daughter of God, métrage toujours sans date de sortie pour la France. Alors que j’attendais un film policier...

le 31 janv. 2016

11 j'aime

Cop Car
Rick_D__Jacquet
4

Que c'est loooooong !

Sur le papier, Cop Car a tout du polar un peu sombre, même s’il met en scène deux enfants de 10 ans. Surtout qu’à côté de ça, on retrouve Kevin Bacon, depuis peu habitué aux rôles de grands méchants...

le 24 août 2015

11 j'aime

Douce nuit, sanglante nuit 2
Rick_D__Jacquet
1

Le show d'Eric Freeman !!!!

Le premier Douce Nuit, Sanglante Nuit avait eu un petit succès, notamment lors de sa sortie en VHS, et un petit malin a du voir là une excellente occasion de se faire un peu plus d’argent. Les droits...

le 29 sept. 2015

6 j'aime