Quand le public crie "Twilight", Neil Jordan répond "Byzantium".
18 ans après Entretien avec un Vampire, le réalisateur revient aux suceurs de sang sur la pointe des pieds, avec un film confidentiel et élégant qui aurait pu réinventer le genre.
Car s'il loupe de peu l'estampille "chef d'oeuvre", en sacrifiant la poésie lyrique glaçante, fascinante, viscérale de sa première moitié (magistrale) pour y substituer de grosses ficelles scénaristiques, trop attendues dans ce contexte trop balisé, il offre cependant au film de vampires l'un de ses plus honorables représentants.
Il n'en demeure pas moins que si Byzantium est éblouissant, oppressant, magistral aussi longtemps qu'il ne raconte rien, il perd de sa superbe lorsque le réalisateur opère un virage à 180 degrés et se sent obligé de raccrocher les wagons, en inscrivant son oeuvre dans une tradition narrative qui n'a jamais brillé ni par sa finesse, ni par son originalité.
Deux films en un, en somme. L'un magnifique, l'autre gentiment médiocre.
Une frustration, donc.
Mais belle jusque dans ses imperfections.