Va t-on voir un film d’horreur pour apprécier un bon film ou pour ressentir et vivre la peur? Je pense que c’est central pour juger “It”, et surtout le noter. Alors, concrètement, qu’est ce que ça veut dire?
Avant de développer mon avis et analyse, je tiens à préciser ne jamais avoir lu et vu les œuvres initiales, qui donnèrent naissance à ce reboot. Je suis donc allé voir “It” sans aucune attente particulière, m’étant laissé un véritable champ libre de réalisation et de production.
Tout était réuni pour bien apprécier le moment : entre amis, salle méconnue pour ma part mais très sympa, en plein centre de Lille, Popcorn, VO, c’est partit. Et là, ca démarre fort, très fort, avec une scène paradoxalement banale mais ultra originale sur grand écran, qui vient introduire « It » de la plus grande des manières : à la fois terrifiant et presque amical, l’équilibre du personnage joué par Bill Skarsgârd, est la représentation parfaite du clown casi psychopathe. il y a cependant de vrais choix d’interprétation marquants et vraiment novateurs dans leur traitement.
L’histoire raconte les péripéties d’une bande d’ados qui, au fur et à mesure, s’aperçoivent de choses étranges dans leur commune. Et la, c’est encore une fois bien équilibré, au niveau temporel d’abord : les 2h15 que durent le film permettent un attachement aux différents personnages, une construction d’identité réussie. L’équilibre de la peur également, qui maintient une ambiance d’horreur constante, une menace permanente.
Bref bonne réa, bon jeu d’acteur, bonne gestion de l’équilibre, j’allais presque oublier les scènes familiales qui se mélangent parfaitement avec la BO, en nous mettant vraiment mal à l’aise, et ça c’est osé, et ça tue! Vous l’aurez compris le film est très bon, la dessus pas de problème, on peut maintenant revenir à ma phrase d’introduction, car je pense que c’est un réel débat. Eh non, désolé de vous décevoir, vous, amateurs de frissons, “It” ne fait pas peur, ça ne vous fait pas trembler, ça ne vous accroche pas au siège. Alors Pourquoi? Eh bien déjà, plus l’horreur est présente, moins elle est profonde : on s’habitue à sa présence, et forcément, ça joue! Mais au delà de ce critère, j’ai remarqué que beaucoup de films d’horreurs assez mauvais font réellement peur, et vice versa. Un bon film d’horreur peut-il nuire à son thème? Je pense que oui, mais je crois aussi et surtout qu’il n’y a pas qu’une réponse, chacun y voit les choses différemment en fonction de son expérience devant l’écran, c’est pourquoi je suis curieux de débattre prochainement sur ce point : j’ai à ce jour un seul contre-exemple, qui me vient à l’esprit, celui de Conjuring, qui a réussit à assembler l’intérêt profond pour l’histoire, et la peur, en jouant sur certains codes bien précis.
Vous l’aurez compris : en considérant ce film comme une oeuvre, le résultat est excellent. En y voyant une attraction de peur, le résultat est évidemment moins prenant. Tout dépend de vos attentes, alors bon visionnage!

BenoitSct
6
Écrit par

Créée

le 23 sept. 2017

Critique lue 416 fois

Benoit Sct

Écrit par

Critique lue 416 fois

D'autres avis sur Ça

Ça
Behind_the_Mask
7

L'égout et les douleurs

Ultra attendu depuis l'annonce de sa mise en chantier, over hypé dans les moindres détails de ses intentions et de son tournage, classification jugée hardcore, célébration anticipée d'un retour aux...

le 20 sept. 2017

116 j'aime

25

Ça
MatthieuS
8

Le trône du King

Les adaptations des œuvres de Stephen King ne se comptent pas sur les doigts d’une main, et ce depuis plusieurs années. On en dénombre plus de 80 à l’heure actuelle et le rythme n’est pas prêt de...

le 22 sept. 2017

103 j'aime

32

Ça
trineor
4

Stridence. Silence. BWwuUÂââRGH ! (Ou l'art du procédé horrifique en 357 itérations)

Je ne vais pas dire que ça me soit aussi antipathique que peut l'être la pâtée moyenne de chez Blumhouse dans la veine Wan : au moins ici, le propos qui vient poindre sous l'horreur nous épargne les...

le 17 sept. 2017

81 j'aime

7

Du même critique