Terrifié comme beaucoup d'enfants de ma génération par le téléfilm de 1990, adaptation que j'ai depuis revue avec un peu moins d'effroi mais beaucoup de tendresse, l'envie fut pressante d'aller voir une tentative de porter l’œuvre de Stephen King, sur le grand écran cette fois.
C'est forcément risqué au vu de la trace laissé dans l'imaginaire collectif par le clown de l'époque, compliqué aussi au vu du pavé que représente l’œuvre littéraire (que je n'ai pas encore lue mais cela ne saurait tarder), mais pas inintéressant au vu de la matière justement que possède le bouquin.


Le début fait un peu peur, il faut le dire, mais pas pour de bonnes raisons. Les enfants sont vulgaires, à l'opposé des biens élevés du téléfilm, et cela surprend. Entre les blagues à répétitions sur les mamans et l'image controversée de la jeune Beverley, on comprend vite que les personnages sont d'une nature bien différente.
Et puis petit à petit l'alchimie se crée, certaines vannes sont drôles, les scènes de moments de partage (comme la baignade) fonctionnent bien et le groupe se crée même si l'attachement ne parviendra jamais à s'élever à un niveau suffisant pour que les souvenirs demeurent dans l'esprit du spectateur.
Il faut dire que la mise en scène part un peu en vrille par instant (la séquence où les enfants jettent des cailloux me fait encore froid dans le dos) et que l'insistance du réalisateur à souligner que l'action se passe dans les années 80 est un peu ridicule.


Mais et le clown dans tout ça ? Et bien là encore il y a du bon et du moins bon. Le potentiel est là, grâce à un jeu d'acteur plutôt convaincant et original dans la gestuelle, mais un tant soit peu gâché par l'apparence pas si dérangeante et surtout par un comportement pas très cohérent.
Et puis la peur qu'il essaie de faire ressentir se base trop sur le jump scare (je te fonce dessus d'un coup !) là où celui du téléfilm avait, par son apparente bonhomie couplée à un caractère de psychopathe s'adressant directement aux enfants, une façon d'instiller la peur plus finement. Sans parler de la voix (en VF) là aussi meilleure dans l'adaptation TV.


Pourtant malgré ces défauts, le film "ça" s'en sort mieux que ce que j'aurais pu craindre, il ne fait pas autant peur mais parvient par moment à convaincre grâce à quelques bons moments de tension, quelques scènes où les personnages nous apparaissent plus proches ; et donne envie de patienter bien sagement jusqu'en 2019 pour voir le chapitre 2.


Celui du monde adulte.

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le 17 oct. 2017

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