RETOUR SUR


Annoncé depuis 2014, Pennywise, l’icône de la mythologie King, est enfin sur grand écran pour une première partie répondant à toutes les attentes !



SUR LE FOND : 8 étoiles



Je connais l’histoire de Grippe-Sou et du club des losers depuis que j’ai 5 ans (et que mon frère a participé à faire naitre toute une génération de coulrophobes), elle a donc pour moi un statut de légende. Le film d’Andy Muschietti retranscrit cette histoire de manière intéressante et fidèle, je ne peux qu’approuver. Derry, la ville emblématique des histoires de Stephen King est bien représentée et participe à l’ambiance très sympa du film. Elle m’a parue un peu plus grande et urbaine que dans "Il" est revenu de 1990. Le parallèle avec Hawkins, la ville où se déroule les événements de Stranger Things, est naturel puisque celle-ci était elle-même inspirée de la SF de la fin du millénaire dont le maître de l'horreur était… Oh ! Stephen King himself.


La bande est attachante même si parfois, les dialogues et les décisions des personnages ne sont pas très crédibles (car trop matures) par rapport à leurs âges supposés. Le personnage de Richie (Finn Wolfhard) par exemple paraissait carrément plus vieux dans le téléfilm de 90 (joué par Seth Green), pourtant il ne faisait pas des blagues aussi douteuses dignes d’un ado en pleine puberté. Mais les acteurs sont très bons dans l’ensemble notamment Jeremy Ray Taylor (Ben). Petit bémol, je trouve que le personnage de Mike (Chosen Jacobs) est sous-développé par rapport aux autres et intervient quatre fois moins que ses camarades. Je n’irai pas jusqu’à parler de blackbashing mais c’est dommage étant donné son passé et les informations qu’il semble avoir en plus sur Ça.


Et l’importance qu’il risque d’avoir dans le chapitre 2, c’est normalement lui qui fait revenir les autres à Derry 27 ans plus tard.


Les personnages adultes sont évidemment très peu développés et extrêmement caricaturaux. Cela permet de bien faire la distinction entre le monde des enfants et celui des adultes et d’accentuer l’importance et le stress lié au passage entre ces deux univers. En bref, j’ai pris plaisir à retrouver l’histoire et les personnages qui ont peuplé les (mauvais) rêves de mon enfance.



SUR LA FORME : 7,5 étoiles



Premier constat : 2h15 ce qui est long pour un film d’horreur. Mais Ça réussi quand même à garder l’attention du spectateur et à avoir un rythme correct (à l’exception peut-être de la partie où Pennywise approche successivement chaque personnage). Les décors et les costumes sont travaillés et chouettes, l’obscurité est bien utilisée. Et les effets spéciaux sont (sans être ouf) plutôt pas mal. Ils paraissent parfois un peu saccadés donnant l’impression d’être devant un film en stop-motion mais au final, ça donne une certaine cohérence et une personnalité propre au film (qui colle bien avec l’esprit clownesque).


Évidemment, tout cela ringardise un peu plus le téléfilm de 90 (rappelons-nous du creusement de tunnel dans les douches communes) qui restera à tout jamais l’archétype du film d’épouvante culte mais un peu honteux que ma grand-mère collectionnait en VHS.



Hi Georgie ! What a nice boat. Do you want it back ?



Bref, le film est bien réalisé et arrive à rester discret sur les références aux 90’s et aux autres œuvres de Stephen King (mise à part la scène de la salle de bain où le petit ballon rouge est remplacé par un bain de sang à la Carrie, pas forcément un mal). Sans avoir de plans à faire décrocher la mâchoire, il y a tout de même un ou deux travellings assez intéressants. Et je trouve que la scène où ils flottent littéralement tous en bas est très bien faite même si nous avons une fois de plus la demoiselle à sauver et le bisou magique…


Ça aborde certains sujets de façon plus explicite que le téléfilm de 90, notamment la sexualité, ce qui le rend plus fidèle au roman. Dernier petit point positif : le thème original au piano.


Bonus acteur : non


Malus acteur : non



NOTE TOTALE : 8 étoiles


Spockyface
8
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le 15 mai 2018

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