Un peu déçu. Enfin en même temps je sais pas vraiment ce que j’en attendais mais c’est très «tiède».
C’est très agréable à regarder du travail bien fait avec une belle réal maîtrisée, une photo superbe, des décors à tomber et une belle brochette d’acteurs. Les scènes intimistes sont clairement les meilleurs, on s’attache aux personnages malgré le rythme hyper speed du film.
Et donc il fallait faire rentrer plus ou moins la moitié du bouquin en 2h15 et on sent que c’est tendu. On se retrouve devant une succession de scènes assez cool mais le tout manque d’oxygène.
Ensuite, l’une des grandes forces du bouquin est justement de jongler entre deux époques et de sans cesse tisser des liens entre les personnages à travers le présent et le passé. Je comprends le choix de se concentrer sur le passé et de bien délimiter les deux périodes lors d’un nouveau film. Reste qu’on perd pas mal le feeling de l’ensemble.
Enfin, malgré un design et un acteur pour Grippe-sous au top, ça fera juste peur à votre petite soeur. De base l’histoire joue sur des peurs enfantines très classiques donc il est normal de savoir à quoi s’attendre à moins de n’avoir jamais été confronté au genre dans sa vie.
Cependant on ne retrouve pas vraiment l’aspect super glauque que le bouquin arrivait à atteindre. Tout est finalement assez lisse et mis à part quelques jump scares efficaces, la tension n’est que rarement là. À côté de ça, le film est assez gore et ne pourra pas être montré à des enfants trop jeunes. Du coup il a un peu le cul entre deux chaises à ce niveau avec son côté Amblin gorasse et j’ai du mal à voir à qui il s’adresse. Reste quand même le plaisir pour le lecteur fan de voir des scènes du livre bien mieux restituées que dans le téléfilm des années 90.
Un petit mot sur les années 80. Pas une mauvaise idée en soi que d’avoir transposé l’intrigue à cette époque plutôt que durant les années 50. Ça passe très bien, l’histoire étant de base très universelle, ça la rapproche simplement du spectateur de 2017. Par contre, le syndrome Stranger Things avec ses 500 références à la minute histoire d’être sûr que le spectateur occupé à poster des photos sur Snapchat durant la séance aura compris quand ça se passe, c’est un peu gavant. Un plan sur un cinéma passant le Batman de Burton, ça suffisait. Pas la peine de passer Freddy 5 et de parler des New Kids on the block pendant 10min, merci. C’est vrai au début du film, ça se calme heureusement ensuite.
Au final It est un bon petit film d’horreur qui se laisse regarder grâce à son enrobage très travaillé. C’est cool de voir un peu de pognon injecté dans la flippe, on est clairement pas volé. Maintenant, à part sur quelques scènes, c’est très gentillet et je pense que malgré sa facture objectivement bien en-dessous, le téléfilm restera dans les mémoires et aura traumatisé toute une génération là où le Muschietti sera oublié dans 6 mois.