Ça se passe comme Ça... Chez Ronald McDonald?

(Critique à chaud) Vendredi Soir, 22h, semaine de sortie de Ça, salle comble. J'arrive quelques minutes avant le début du film. Un vieux cinéma, sans climatisation, les trailers n'ont pas commencé que l'odeur de transpiration envahit et agresse déjà mes narines. L'ouvreur m'indique où m'asseoir, en bord de rangée, complètement excentré. Je lui montre 2 sièges en plein centre mais il m'informe qu'il garde ces 2 places au cas où un couple arriverait (spoiler: il n'arrivera pas)... J'ai payé mon ticket plein tarif et estime avoir le droit de choisir ma place, mais je ne suis pas là pour faire un esclandre, je m'assieds au fauteuil qu'il me pointe du doigt .


Ma chance habituelle fera que je suis installé à côté (au coude à coude, littéralement) du prototype de la chieuse: 16 ou 17 ans, en bande, celle qui commente tout (de "Mais qu'il est con, lui!" en se cachant les yeux à "Starfoula Wesh!" en passant par "ce soir, je vais me chier dessus") et qui, à chaque jump scare, bondissait en criant... Rectification: elle ne criait pas, elle hurlait. Les gens cherchaient qui se faisait égorger dans la salle, d'où provenaient ces hurlements stridents dignes de Scream... Moi, je les avais parfaitement localisés, et mon oreille gauche qui saigne encore aussi...


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Mais venons-en à l'essentiel, Ça: le film...
Une adaptation ciné un peu convenue mais sympatoche et soignée (c'est beau, p*tain, merci Chung-hoon Chung, le directeur photo à qui l'on doit aussi entre autres la photographie de la trilogie vengeance [Old Boy...]), le gore et la violence concrète sont les bienvenus (ce qui manquait VRAIMENT dans le TV Film des années 90),
le clown est plutôt cool (même si Tim Curry avec ses dents pointues m'aura bien + marqué, forcément, à 10 ou 11 ans lors du premier visionnage du même TV Film),
les effets visuels sont plutôt efficaces (Pas mal inspirés du cinéma d'horreur asiatique, j'ai envie de dire, dans tout ce qui est déplacements saccadés, etc),
il y a évidemment cette petite tambouille à la stand by me/goonies 80's/90's qui est tendance depuis la sortie de Stranger Things (saupoudrée d'un peu de Breakfast Club clin d'oeil),
les jeunes acteurs s'en sortent plutôt bien (tout particulièrement Finn Wolfhard qu'on a pu voir dans Stranger Things et la jeune & touchante Sophia Lillis, qui interprète Beverly March, la fille du groupe. Le p'tit Georgie aussi qu'on ne voit pas souvent [forcément] mais qui est très bien dirigé, il joue très juste),
et les variances de scénario sont plutôt appropriées pour éviter tout ce qui aurait été trop kitsch et nanardesque dans un film de 2017 qu'on veut prendre au sérieux.


Comme les armes ultimes du groupe: le lance-pierre et la ventoline (ok, leur efficacité se fonde sur la foi de leurs utilisateurs, mais bon),
le voyou qui est tellement traumatisé par les lumières mortes (et qui de toute évidence ne s'évadera pas d'un hôpital psychiatrique dans le film suivant) que ses cheveux sont devenus instantanément blancs, etc, etc.


Il y a cependant quelque chose qui m'a énormément dérangé:


"Ils flottent en bas"... Pour moi, ça n'a jamais voulu dire qu'ils flottent dans les airs en mode 0 gravité, bordel...
De mon point de vue, le clown faisait tout simplement référence à la dure réalité des restes putrides de ses victimes qui flottent à la surface d'une eau croupie au fond des égouts... Alors certes, ça aurait peut-être été moins esthétique (quoique, une vaste étendue d'eau dégueulasse avec des cadavres à perte de vue à la surface, ça l'aurait bien fait), mais carrément plus glauque!
On se serait cru dans interstellar, là... Tout ça pour sauver Bev avec un baiser de Blanche-Neige... On peut se dire que c'est l'innocence et la conviction, la foi de Ben qui ont fait que le baiser a rompu le mauvais sort, mais bon, cette modification de scénario reste assez inexplicable. Bev n'est pas un faire-valoir, c'est un membre du club des ratés à part entière, pas une demoiselle en détresse...


Bref, ça oscille entre 6 et 8 sur 10... Un 7, quoi!
Il y a des plans et des scènes assez iconiques qui resteront, je pense dans la mémoire collective de la nouvelle génération et ça n'était clairement pas gagné de passer après le clown de Tim Curry (de ce point de vue là, le pari est plutôt réussi, franchement, le nouveau Grippe-sou fait le taff!) mais est-ce qu'il y a LE PLAN qui traumatisera toute une génération? Pas certain non plus parce que le film ne m'a pas semblé à ce point terrifiant (ma voisine de siège vous dira cependant le contraire), mais il est indéniable qu'il y a quelques bonnes idées qui sortent suffisamment du lot pour être retenues:


Je pense notamment au clown qui utilise les cadavres des mioches comme des marionnettes pour attirer sa proie, tel une baudroie des abysses ... Ne me demandez pas où il fourre sa main, par contre!


Après, l'arc des gosses n'était pas la partie qui me faisait vraiment peur non plus, elle tient plutôt bien la route et n'est donc pas vraiment casse-gueule, c'est la prochaine qui va nécessiter de taper du poing sur la table:


Auront-ils le cran de virer cette araignée géante et les répliques du style "Je suis le dévoreur de mondes" et "Je suis le dernier de mon espèce" qui laissent penser que Gripsou/Pennywise est un extraterrestre ou un être venu d'une autre dimension, au risque de s'attirer les foudres de Stephen King? (+ d'infos à ce sujet ICI)
Etant donné que d'office, la 2nde partie se passera à l'ère des téléphones portables et des PC (ce qui n'était évidemment pas le cas dans les livres), ça change pas mal la donne d'un point de vue intrigue, donc j'ai envie de dire que tout est possible... Mais après la phase 0 gravité de ce premier opus, je pense qu'ils misent tous leurs jetons sur la case Alien... Origines dont on n'avait pas nécessairement besoin d'être informé; savoir qu'il sévissait depuis des siècles en le supposant être un démon/croquemitaine aurait suffi... Enfin bon, on verra comment ils mettront en forme tout ça, si c'est bien fait, pourquoi pas?

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le 22 sept. 2017

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AldoFdnc

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