Cajole l’enfance comme il la brutalise, l’illusion comme belle locomotive. Le désir ? Juste celui de célébrer nos peurs les plus tendres.
Et là se situe toute la force de "It", mais aussi toute sa faiblesse, parce qu'il est symptomatique de son époque, la notre, qui, ne sachant plus regarder en avant ne peut que regarder en arrière.
Que les choses soient claires, je ne me risquerai pas au jeu de la comparaison avec le roman de Stephen King que je n'ai pas lu, j'ai regardé "It", complètement vierge, ou presque, de cet univers.
S'il est sans surprise assez formaté, Andres Muschietti nous livre un film qui ne triche par contre jamais, ou très peu, la séquence d'ouverture donne d'ailleurs le ton : le spectacle sera aussi beau que généreux, se laissant parfois même aller à quelques fulgurances étonnamment brutales pour un film de cet acabit. La violence a d'ailleurs ici ceci d'enivrante qu'elle est ne s'amenuise pas en fonction de l'âge des protagonistes, son impact en est d'autant plus fort.
Plus que de susciter l'effroi, dont les mécanismes sont ici complètement éculés, "It" vaut surtout pour les sublimes visions qu'il offre, d'une grande beauté formelle, elles impriment durablement la rétine.
Entendons-nous bien, tout comme "Stranger Things", comparaison inévitable, "It" a pour première ambition de rentabiliser sur sa "nostalgie", on pourrait d'ailleurs aussi le rapprocher, en regardant plus large, aux "Gardiens de la Galaxie". Pari aujourd'hui réussi puisqu'il bat tous les records, ce qui dorénavant lui assure un avenir bien juteux.