Trop de Stephen King tue la créativité d'autrui.

Bon, finalement ce n'est pas un si mauvais film que ça (de ce que j'avais entendu ici et là) mais c'est clairement une énorme déception comparée au premier chapitre.

Plutôt que de faire une grosse critique sur le film global (car il y a bien trop de choses à en dire et pas que du positif) je vais plutôt tenter d'expliquer le pourquoi la recette ne prend plus aussi bien qu'avec le chapitre 1 et ce qui ne va pas :

Ce qui déçoit et est problématique dans le film c'est qu'il n'est plus du tout dans la même approche ni le même genre que le précédent, d'ailleurs alors que le volet 1 centré sur les enfants était un film pensé comme un film de cinéma quitte à enlever des éléments pour rationaliser un peu l'univers, cette suite est 1̶0̶f̶o̶i̶s1̶0̶0̶f̶o̶i̶s 1000 fois plus dans l'univers de Stephen King que le premier film et pour une fois ce n'est absolument pas une bonne nouvelle !

Je m'explique : le chapitre 1 a parcimonieusement distillé les éléments fantastiques liés à Pennywise (Grippe-Sou) en enlevant les choses les plus farfelues ou trop fantastique du bouquin laissant ce qui pourrait être des hallucinations crédibles (un peu comme l'élagage du fantastique de Shining qu'a opéré Kubrick en enlevant les monstres buisson/haies du jardin entre autres), ce qui rendait l'histoire plausible et en faisait un bon film d'horreur à ambiance.

Dans ce second chapitre on change l'horreur pour du fantastique pur jus qui flirte même avec la science-fiction et même s'il y a toujours de l'horrifique le film est tellement bouffé par le fantastique à grande échelle que l'épouvante s'amenuise profondément.
D'ailleurs au lieu d'installer tranquillement une atmosphère le film démarre très tôt avec une scène fantastique limitée comique à la Jumanji alors qu'avec ses 2h50 de métrage et étant une suite il pouvait (aurait dû) prendre bien plus son temps pour ça et dès ce moment le fantastique à la limite du grand guignole ne fera que ponctuer le film sans arrêt et pas souvent aux bons moments.
Ce qui ne va pas avec le style trop Stephen King c'est l'omniprésence d'un humour macabre un peu lourd, le nombre de scènes fantastiques démesurées (monstres géants, statue géante etc.) et des clichés de son univers a n'en plus finir, ce qui marche bien en livre et en téléfilm en plusieurs parties ne fonctionne pas aussi bien en gros film de cinéma sérieux.
De plus, vouloir expliquer les origines de IT(CA) et ce qu'il est... c'est vraiment vraiment une fausse bonne idée qui je trouve rend le tout science-fictionnellement ridicule.

Il n'y a plus de tentions, plus de peur non plus, moins d'horreur, juste des grosses scènes d'action comme on en voit souvent dans les blockbusters de monstres...
Le film voulant faire plus Harder/Better/Stronger perd son ambiance raemplacé par de grosses scènes hollywoodiennes et perd sa patte pour plonger dans un style à la stephen king bien différent de ce qu'on nous avait offerts en 2017.