Ardant à contre courant...
Pour sa seconde mise en scène (long métrage), Fanny Ardant nous gratifie d’une œuvre pour le moins contrastée… aussi fascinante qu’exaspérante et fulgurante que chiante. On y retrouve tout et donc ça n’aboutit sur rien.
Les références d’abord. Quelques plans sont aussi splendides que chez Peter Greenaway avec ses jeux d’ombres et de géométrie des espaces et des volumes. On est littéralement scotché. Haneke aussi pour le côté déchirures humaines hystériques en huis-clos. Là, on est agacé. Ou encore Argento (Dario, le père de la fille) pour le côté libidineux malsain et un mysticisme de boulevard. On est perturbé.
Les acteurs, ensuite théâtraux, sont tous en excès de jeux. A commencer par Argento (Asia, la fille cette fois-ci) qui, illusion et magie de la lumière ( ?) ressemble par instants à Fanny Ardant. Mais ce n’est qu’un ersatz (trop grimaçante et trop vulgaire pour cela). Les autres, excepté le fantomatique Franco Nero, ne font pas illusion.
Le scénario enfin, dont la trame est aussi ténue qu’insipide comporte quelques merveilles de dialogues ! “ Je suis sale, je sens mauvais, laisse moi nager à contre-courant ” ou encore “ Tu as faim ? Tu aimes le hareng ? Déshabille-toi ! ”.
On aimerait être indulgent vis à vis de l’une de nos meilleures actrices françaises, mais point trop n’en faut. Ses “ Cadences obstinées ” sont infernales en bien des points et les quelques moments de grâce qu’on y trouve ne peuvent sauver un ensemble foutraque et maniéré.