Après avoir vu The Boat qui est un court-métrage un peu décevant de Buster Keaton, j'avais hâte de découvrir ce fameux Cadet d'eau douce qui nous emmène sur les rives du Mississippi où un fils, joué par Keaton, va rencontrer pour la première fois son père depuis de nombreuses années, le jeune garçon ayant suivi sa mère en ville tandis que le père continuait de conduire son vieux rafiot sur le Mississippi.
Le début du film est un poussif. On a hâte de voir débarquer ce gredin de Keaton auprès de son père mais on nous présente en long et en large la rivalité entre le père et un concurrent sur le fleuve américain. Dans le but de présenter tout le contexte, on en oublie l'humour mais ça justifie le reste.
Une fois que Buster débarque et qu'il est l'antithèse du père, cela nous promet de grands moments que Keaton, réalisateur, tient. Le reste n'est que pur bonheur.
Car à travers cet humour, c'est bien vers une évolution de la relation père-fils qu'on se dirige. Ce sont deux personnages qui sont différents et qui doivent apprendre à s'appréhender.
C'est aussi l'occasion de (re)découvrir un Keaton toujours aussi imaginatif et audacieux, réalisant lui-même ses cascades, dont une très importante et qui est passée à la postérité quand une façade de maison s'écroule et que son personnage passe au travers d'une fenêtre. Calcul et précision au service de l'humour et du spectateur.
Cadet d'eau douce est un véritable cadeau pour les spectateurs.