Une fois n'est pas coutume, ce ne sont pas ses dialogues que l'on retiendra en priorité du dernier Woody Allen, ils sont même parfois d'une extrême banalité, mais la beauté presque irréelle de sa photographie due au talent du grand Vittorio Storaro, un petit jeune par rapport à Woody puisqu'il n'a que 75 ans. L'artiste de 1900 et d'Apocalypse Now, entre autres, donne une patine sublime à cette comédie romantique pessimiste qui prend place dans les années 30 entre Hollywood et New York. Au passage, Allen réitère son amour de la Grosse Pomme contre la superficialité de L.A. L'histoire ne vaut pas celle de L'homme irrationnel mais elle possède un charme mélancolique irrésistible et s'engage parfois avec bonheur dans des digressions savoureuses (mafia, communauté juive, âge d'or du cinéma). Avec Kirsten Stewart, énième muse du maître, le réalisateur a fait un très bon choix, l'actrice est superbe dans ce triangle amoureux où Steve Carell s'impose en force et Jesse Eisenberg en finesse. Quand à l'auteur, dont on regrette l'absence à l'écran, il se contente de commenter en voix off, dans un registre suave comme un Guitry moderne. Il y excelle mais ce n'est qu'un talent de plus pour notre stakhanoviste préféré.

Cinephile-doux
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le 9 déc. 2016

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Cinéphile doux

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