Cette année, avec Café Society, Woody Allen a, pour la troisième fois, fait l’ouverture du festival de Cannes. Entre renouvellement et retour aux sources, la réalisation annuelle du génie new-yorkais montre qu’il faut toujours compter avec lui, même à 80 ans. Après Annie Hall, Guerre et Amour et Vicky Cristina Barcelona, Café Society est seulement mon quatrième Woody Allen. Suffisant pour m’approprier et grandement apprécier la patte du réalisateur.
Pour ce film, Woody Allen a fait appel à une brochette d’acteurs hollywoodiens en vogue ces derniers temps : Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell et Blake Lively. Nouvelle preuve du tournant qu’a pris Allen dans sa carrière, avec une approche de plus en plus populaire. Enfin, en apparence seulement. Woody Allen sera toujours loin du populisme. Et même si le paquet cadeau formé d’acteurs connus du grand public paraît attrayant, il ne va pas se renier pour autant. Woody Allen restera toujours élitiste.
Etonnement, dans ce film, j’ai retrouvé le style Woody Allen, qui m’avait manqué dans Vicky Cristina Barcelona. J’ai retrouvé le Woody Allen drôle, sarcastique, absurde et intelligent. Celui qui m’avait fait adorer Guerre et Amour et surtout Annie Hall. Comme toujours, avec son humour « intelligent » et sa réappropriation des clichés, Woody Allen fait mouche. Ca va faire cinquante ans qu’il réutilise les mêmes codes, ça fait cinquante ans que ça fonctionne. Elle est là, la marque des grands.
Dans Café Society, le réalisateur nous fait intégrer la haute société angeline et new-yorkaise, à travers le parcours de Bobby Dorfman, joué par un Jesse Eisenberg toujours plus ressemblant à son illustre réalisateur. Il est l’acteur de la nouvelle génération dont le style et le caractère s’approche le plus de Woody Allen jeune, tant par le côté looser magnifique que par le débit de parole ou l’allure de poète arrogant, impertinent et donneur de leçon. Le film se pose en observateur moqueur, comme a toujours su le faire Woody Allen. Pour ne pas s’ennuyer, il fait des films sur l’ennui, sans jamais être ennuyeux. C’est très fort de savoir sans cesse se renouveler sans réellement le faire.
Au final, comme tous les ans, Woody Allen fait du Woody Allen. Comme tous les ans, on retourne le voir en bougonnant. Et comme tous les ans, on en sort avec le sourire. Parce que Woody c’est surtout ça. Un mec intelligent, doué pour raconter des histoires, pour faire rire, pour émouvoir, pour être impertinent. Il est temps de se faire une raison, on ne s’en lassera jamais.

blajc
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Je t'ai vu (ou revu) en 2016 ! et Cinéma 2016

Créée

le 27 mai 2016

Critique lue 363 fois

2 j'aime

blajc

Écrit par

Critique lue 363 fois

2

D'autres avis sur Café Society

Café Society
Alex-La-Biche
7

Comédie qui pleure

Éternellement passionné par New-York et son métier, c'est tout naturellement que Woody Allen vient remettre les couverts en offrant un énième hommage à sa ville natale ainsi qu'à Hollywood. Vous...

le 12 mai 2016

43 j'aime

9

Café Society
Grard-Rocher
8

Critique de Café Society par Gérard Rocher La Fête de l'Art

La vie n'est pas très attrayante pour Bobby Dorfman dans le New York du début des années trente. Il est vrai qu'au sein de cette famille juive il paraît bien mal à l'aise entre des parents en...

42 j'aime

17

Café Society
Vincent-Ruozzi
5

Boring Society

Woody Allen est l’un des réalisateurs les plus prolifiques de ces dernières années avec une cadence d’un film par an depuis Annie Hall sorti en 1977. N’appréciant pas la compétition dans l’art,...

le 5 mars 2017

38 j'aime

1

Du même critique

Comment tuer son boss 2
blajc
7

C'est con mais c'est drôle !

Si tu veux du grand cinéma passe ton chemin. Si tu veux de l'humour fin passe ton chemin. En gros si t'aimes pas les comédies américaines passe ton chemin. Par contre, si tu ne veux pas te prendre la...

le 27 déc. 2014

20 j'aime

Jurassic Park
blajc
10

Le plus grand film de magie !

Jurassic Park, c'est de la magie. Cette musique digne des plus grands Disney a été faite pour nous émerveiller. Tout le monde a été fasciné par les dinosaures étant plus jeunes (ou moins jeunes). De...

le 15 déc. 2014

15 j'aime

ESPN 30 for 30 : Once Brothers
blajc
10

"On le savait plutôt bon, mais le pays le découvre comme le plus grand virtuose européen."

Que dire ? Surement le plus beau documentaire que j'ai pu voir. Vraiment incroyable en terme d'émotions, de sincérité, de rêve, de drame. Tout est digne des plus grands films américains ... sauf que...

le 25 mai 2014

11 j'aime

6