Une petite gare du bout du monde, un convoi de l'OTAN coincé, un chef de gare insupportable, un maire débonnaire et un commandant au bord de la rupture: de ces quelques éléments, le déjà regretté Cristian Nemescu livre un objet qui tient autant de la farce que du grand film humaniste. Un étrange esprit flotte sur ce film dans lequel il ne se passe rien si ce n'est l'essentiel: la vie. A une certaine nonchalance latino-balkane (disons-le: roumaine) est opposée l'attente, la fatigue, l'ennui d'un groupe de soldats américains perdus en ancien territoire ennemi: en filigrane c'est aussi un état des lieux des rapports est-ouest qui est dressé. La situation absurde au potentiel cinématographique quasi nul se révèle d'une incroyable richesse pour le spectateur qui aura droit en 2h30 à des fêtes, de l'alcool, des rencontres, un dialogue impossible, un humour tantôt burlesque tantôt corrosif, de l'amour, du sexe et même de la violence dans ce film extraordinaire de vérité dont le scénario semple s'écrire devant nos yeux. Qu'il est bon parfois d'emprunter les routes non balisés du cinéma!

klauskinski
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le 4 mai 2011

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