Call me by your name

A la fois récompensé aux Oscars et boudé aux Césars ! L’adaptation de ce roman éponyme va très vite se caractériser comme un chef d’œuvre complexe, unanimement controversé mais qui pourtant fera certainement office d’un film libérateur : traitant d’un sujet hélas trop dépouillé par la modernité de notre époque !

Digne héritier du cinéma franco-italien des années 70 cette production européenne, qui rayonne dans les différents festivals internationaux et ramasse au passage quelques récompenses amplement méritées possède toutes les qualités du film de genre. Un savant mélange d’un casting franco-américain, la période des années 80, la maison de campagne italienne, les montagnes et les paysages dépouillés… Les ingrédients énumérés font il de : Call me by you name un film populaire ou à la marge ?

Il est certain que le lobby LGBT aurait du mal à l’associer à sa cause puisque ce qui fait la force de ce film est justement le fait que nous oublions que l’histoire d’amour tourne autour de deux hommes. Le sujet est apporté petit à petit tout en sous-entendu et messes basses que le propos en devient encore plus universel. Nous oublions les préjugés, notre identité, notre sexe pour nous consacrer uniquement aux corps et à la beauté de l’Homme. La recherche et la découverte du désir est filmée et scénarisée de façon tellement sobre qu’il passe pour une romance gay sauf que l’adolescent concerné en oublie presque qu’il est hétéro c’est pour dire !

La principale réussite du film réside cette capacité pour le réalisateur d’illustrer la pudeur des personnages en l’associant avec maestria à la beauté et l’érotisme quasi pornographique du corps sans jamais tomber dans la vulgarité du geste. Un film propre et très soigné en apparence très vite rattrapé par un propos bouleversant.