Ce film nous propose un havre de paix sur la découverte de l'orientation homosexuelle.
L'arrivée de Oliver, étudiant américain, apparaît comme l'élément perturbateur dans le quotidien de Elio, élevée dans une famille trilingue, pétrie de culture, passant ses étés près du Lac de Garde. Bien plus, cette irruption va permettre aux parents de réaliser leurs principes, leurs idéaux, et de suivre avec un œil bienveillant l'attirance de leur fils pour Oliver.
Irréalisme du comportement des parents, incongruité de la réaction de la petite amie de Elio, lacunes dans l'évolution de la relation entre Elio et Oliver. Le piège de la critique impulsive est trop facile. La force du film réside justement dans son approche tout à fait débonnaire et altruiste, à l'image des grands idéaux humanistes qui inondent la famille.
Quant à la relation entre Elio et Oliver, elle est à fleur de peau, sincère et nouvelle - à apprivoiser. Le contraste est frappant : à l'assurance et la maîtrise de Oliver, bâti dans un physique imposant, répondent la fragilité et la concupiscence de Elio, franchement gringalet.
La parenthèse idéale, poétique et bienheureuse que constitue le film se manifeste par le titre et l'allusion à la relation entre Montaigne et La Boétie : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi". Elle se clôt sur une note douce-amère, celle de l'échange admirable entre Elio et son père et le coup de téléphone de Oliver quelques temps plus tard, par une journée d'hiver, qui vient mettre un point final à l'idylle antique vécue par les deux hommes le temps d'un été.