Camille redouble par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Cette année là, le réveillon de nouvel an va se dérouler de façon dramatique pour Camille. Dès l'âge de seize ans la jeune fille tombe dans les bras de son copain Eric avec lequel elle donnera naissance à une petite fille. Malheureusement Camille, mal dans sa peau et qui s'adonne à la boisson, tombe des nues lorsqu 'Eric fait ses valises afin de vivre avec une femme plus jeune. La pauvre Camille révoltée et désemparée va alors déambuler dans les rues enneigées et se replonger dans son passé.

Retour à l'âge de seize ans pour cette femme de quarante et un ans traumatisée par la vie et qui n'a de soutien que les bouteilles d'alcool qu'elle consomme avidement. L'enfance difficile et dissolue de Camille a certainement apporté des ramifications à cet état et cette soirée du trente et un décembre va engendrer pour elle une sérieuse prise de conscience. Le passé revient au galop avec les années "lycée" et les soirées dansantes, les fidèles copines qui, elles aussi, ne sont pas dénuées de problèmes intimes. La drague et les premières expériences amoureuses sont bien sûr de mise, les études loin d'être brillantes et les profs souvent très particuliers renaissent comme dans un film très réaliste et bien encré dans le cerveau de Camille. Et puis bien sûr, il y a ses parents et Eric qui s'accroche à une Camille hésitant à franchir la vie d'adulte. Reste à savoir si cette analyse très particulière que la jeune fille a entreprise pourra bouleverser le cours de sa vie, notamment avec Eric, même si le mot FIN est déjà inscrit sur l'écran imaginaire de leur histoire.

Voici donc un film dont l'originalité interpelle car nous nous retrouvons avec une lycéenne allergique aux études et parfois délurée. Elle se retrouve entourée de copains et de copines qui paraissent bien sûr bien plus jeune qu'elle et cela nous offre un curieux paradoxe. La "machine à remonter le temps" est en marche, bien entendu sur fond de drame, de comédie voire de burlesque. La nostalgie joue à fond tout au long de ce film qui ne compte aucun point mort. Durant le déroulement de cette curieuse histoire on ne peut que se demander où va nous emmener cette analyse que s'inflige Camille. Cette ado dans un corps de femme mûre ne peut que surprendre tant les attitudes sont parfois dérangeantes mais très compréhensives. C'est pourquoi j'ai apprécié cette façon d'aborder cette intrigue un peu désordonnée et parfois outrancière. Il faut donc saluer le travail de Noémie Lvovsky qui réalise avec bonheur ce film très surprenant et qui interprète le rôle titre de fort belle manière en nous imprégnant de sa sensibilité, de son énergie et de son insolence. Samir Guesmi qui interprète Eric, l'amoureux transi, timide et sensible, se montre tout à fait à la hauteur de l'événement. Le plaisir de retrouver entre autres Yolande Moreau, Michel Villemoz et Denis Podalydes est bien réel car ils tiennent un rôle essentiel au sein de cette histoire intrigante.

Je vous conseille donc de ne pas vous priver de voir ce bon film plein d'originalité en espérant que Noémie Lvovski saura nous délivrer beaucoup d'autres bons moments de cinéma car l'imagination ne semble pas lui faire défaut.
Grard-Rocher
7
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Créée

le 16 janv. 2014

Modifiée

le 10 janv. 2014

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