"La légende dit que si vous prononcez 5 fois le nom de Candyman devant un miroir, il viendra vous chercher..."


OST Main theme:
https://www.youtube.com/watch?v=TSd81qwxDNo


En 1890, Candyman - Daniel Robitaille de son vrai nom - était un fils d'esclave noir qui eut le malheur de tomber amoureux d'une jolie jeune femme blanche.
Horrifié, le père de la fille "outragée" paya quelques hommes pour le faire payer.
Ceux-ci lui scièrent la main droite avec une lame rouillée et lui enduisit tout le corps de miel.
Les abeilles le piqueront à mort...


Ainsi est né la légende de l'homme au crochet, au cœur de ce qui deviendra un quartier populaire de Chicago:


OST Return to Cabrini:
https://www.youtube.com/watch?v=gopZdVBOywI


Cabrini Green...
Cabrini Green et ses immeubles semi-abandonnés...
Cabrini Green et ses gangs de dealers qui font régner leurs lois...
Cabrini Green et sa population pauvre à majorité noire, tentant de survivre coûte que coûte...
Cabrini Green est une zone de non-droit.


C'est dans cet endroit même qu'Helen (lumineuse et touchante Virginia Madsen) et son amie Bernadette (Kasi Lemmons) viendront recueillir cette triste histoire, en vue de faire une thèse sur les légendes urbaines.
Helen y retournera plusieurs fois, obsédée par le mythe de Candyman. mais est-ce vraiment un mythe?


Helen, voulant aller jusqu'au bout des choses, prononcera 5 fois le nom de Candyman.
Face à son miroir.
Et elle sût...


Candyman n'est pas un film d'horreur, malgré quelques effets gores.
Candyman n'est rien d'autre qu'une romance tragique traversant les siècles.
Candyman est aussi un constat social sur un quartier bien réel qui n'était que misère et violence.
Candyman est filmé de façon cru, sans artifice, la réalité est présentée telle quelle.
Candyman transcende la nouvelle dont il s'inspire (The Forbidden de Clive Barker).


Tony Todd (dans le rôle-titre) y excelle dans une composition tragico-romantique et sa première apparition dans le parking est à juste titre glaçante:
Bernard Rose (Paperhouse) nous le présente tandis qu'Helen se trouve à l'extérieur de sa voiture, dans une tour-parking:


"HELEN..." entends t-on en voix-off.
Plan en coupe ne montrant que des pieds en mouvements


Cut sur Helen. Elle n'est pas sûre de ce qu'elle a entendu...


"Helen..."
Même plan rapproché sur les pieds.


Cut sur la jeune femme. Elle entend bien à présent.
"- Who is that ? Who is that ?" répète t-elle d'une voix où perce l'inquiétude.


Plan large parking, du point de vue d'Helen. Nous apercevons tout au fond du cadre, la silhouette de Candyman en contrejour . Il est immobile.
"-Helen...I came for you."


Gros plan visage d' Helen, dans le parking.
Plan similaire mais filmé ailleurs. Il est quasi-subliminal et l'expression d'une Helen effrayée se voit sur fond rouge.
"Do I...know you..?" dit la jeune femme, la gorge serrée.


Plan en pied de Candyman. Toujours à contrejour, nous ne pouvons distinguer clairement les détails.
"-No...But you have doubt about me."


Plan en pied d' Helen. Elle défaille soudain et doit se retenir en s'agrippant sur sa voiture
Gros plan sur son visage, quasi-subliminal sur fond rouge.
"I'm sorry, but I have to go..." dit Helen d'une voix chevrotante.


Plan en pied de Candyman.
"-No need to go..."


Gros plan visage Helen.
"-I'm late...".Helen s'exprime plus lentement, une larme de frayeur coule de son œil gauche.


Plan Moyen. Candyman avance vers la caméra, lentement.
"-You are not content with the stories, so I was obliged to come."
Il s'est arrêté de marcher. Il soulève à moitié son bras droit. Nous voyons le crochet ensanglanté.
"-Be my victim..." le supplie t-il presque.


Une entrée en matière d'une sobriété exemplaire, dans un cadre banal et impersonnel (le parking).


Virginia Madsen y interprète donc d'une manière totalement habitée, une Helen voulant trouver à tout prix, un fondement au mythe de "l'homme au crochet", au risque de se brûler les ailes.


Le troisième personnage important de ce film est la composition de Philip Glass, tour à tour glaçante, tour à tour romantique.
Le style organiste de Glass épouse parfaitement le récit de cette impossible vérité, qui hante cette zone franche de Chicago.


D'ailleurs, le quartier de Cabrini Green est le quatrième personnage de ce long-métrage.
Les graffitis, les appartements vides, les déchets trainant de partout, le béton fissuré ne sont que le reflet d'une zone abandonnée par la ville, une verrue hideuse du XXe siècle.


OST Cabrini Green:
https://www.youtube.com/watch?v=1dxxs3_bVAA


3 ans après le film, la municipalité de Chicago commencera a démolir les immeubles délabrés de Cabrini Green .
Candyman en devient donc aussi un semi-documentaire, qui aura mis en lumière aux yeux de tous, cet endroit inhumain et inacceptable où près de 15.000 personnes vivotaient bon gré mal gré.
En Mars 2011, Cabrini Green sera définitivement rayé de la carte et deviendra par la-même, une sorte de légende urbaine,dont on se servira pour inciter les enfants à tout faire pour réussir.


Peut-être résonne t-il encore sur l'emplacement de ce quartier disparu, la voix de Candyman:


"I am the writing on the wall, the whisper in the classroom...Without these things, I am nothing. So now, I must shed innocent blood. COME WITH ME !"


OST It was Always You Helen:
https://www.youtube.com/watch?v=GTiONdxBfIY

Créée

le 20 mars 2016

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The Lizard King

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