Sadisme quand tu nous tiens
Yorgos Lanthimos, réalisateur grec, nous livre avec ce film une véritable expérience, à la manière d'un Lars von Trier.
Beaucoup se sont déjà posés la question: que devient un être humain que l'on va faire grandir, que l'on va éduquer totalement coupé du monde extérieur ? Quelques pistes nous sont données...
Tout d'abord, force est de constater le sadisme que cela inculque. Les enfants sont absolument ridicules dans leurs comportements, dans leurs gestes, dans leurs idées... Et ce malgré leur âge (dans leurs 20 ans, mais avec un âge mental bien en deçà).
On s'aperçoit au fur et à mesure leur innocence totale, mais surtout le fait qu'ils soient totalement victimes du peu d'entourage qu'ils possèdent (c'est à dire leurs deux parents et Christina), ils n'ont aucun moyen de se défendre, et n'en veulent même pas, n'étant pas réellement conscients de leur condition.
Le jeu des acteurs est sobre au possible. Le père fait presque peur par son attitude de pierre face aux atrocités morales ou physiques qu'il peut infliger à ses propres enfants. L'innocence transparaît parfaitement chez les enfants.
Le cadrage ajoute un peu plus à l'atmosphère: les plans sont décadrés, les corps coupés, créant chez le spectateur un certain dérangement.
Par son côté dérangeant/frappant/étonnant, et dépeignant une condition humaine exécrable, ce film se rapproche énormément du cinéma de Lars von Trier, influence probable du réalisateur.
Cependant, le film pêche par de nombreuses longueurs, et ce malgré une durée globale plutôt courte.
La scène finale est tout à fait étonnante, et l'arrivée du générique plutôt incongrue...