J'en sors à peine, je suis peut être encore sous le choc, ou tout simplement mes idées n'arrivent plus à s'imbriquer entre elles.
Cela dit, une chose est certaine, je déplore totalement le meurtre des 6 animaux (ou plus qui sait) durant le tournage. Ce sont d’après moi, sans conteste les scènes les plus dégueulasses .
Ma conscience me pousserait à détester ce film, pour ce côté infâme dé-ontologiquement parlant, mais je ne peux pas m’empêcher de juger l’œuvre cinématographique en tant que tel. L'idée est très bonne, excellente même. Certains diront que ce n'est pas très fin de critiquer la société occidentale de cette manière, je trouve au contraire que les métaphores sont bien trouvées.
C'est aussi une critique hargneuse sur l'homme flanchant devant la grandeur de la nature, que ceux qui la respecte finissent toujours par gagner. Ces journalistes, ces hommes, se croyant forts et indestructibles parce qu'ils possèdent les armes, parce qu'ils ont la technologie, finissent littéralement mangés par leur inconsistance et leur immoralité. C'est cela que j'ai trouvé réussi. Le problème qui se pose ensuite, c'est pour faire passer cet ignoble message, fallait-il pour autant que les protagonistes du tournage deviennent aussi des monstres? Est-ce cela la folie, qui même si l'intention était louable, sa mise en application est quant à elle déplorable. Je suis vraiment perplexe à cette idée, je doute fort que le réalisateur regrette ses décisions, il doit en tirer une certaine fierté. C'est bien grâce à son propre retournement de veste qu'il a basculé du côté sombre, il est devenu ce qu'il décriait. C'est très étrange comme sensation, d'une part j'admire le film, son idée, ses images et la violence qui en est interprétable, mais je ne peux dissimuler un dégoût persistant qui me fait admettre qu'une bonne œuvre ne tient pas qu'à l'intention mais aussi au résultat, qui dans le cas échéant, est d'un paradoxe rare.