Primé à Cannes, acclamé par la critique, mitigé pourr le public. À quoi s'attendre alors en allant voir ce film ?
Un mélodrame ? Oui. Un film pour le grand public ? Oui. Un énième film qui se déroule dans ce pays qui se reconstruit encore et encore ? Oui.
Le seul problème que me pose ce film, c'est le public qui le verra et qui ne connaît rien du Liban. Ma crainte est celle d'une comparaison à "Slumdog Millionaire", alors que contextuellement ça n'a rien à voir.
Toujours distante dans ses plans lorsqu'elle filme sa capitale, Nadine Labaki écrase les maisons et ses personnages. Elle choisit de se concentrer sur un personnage et son histoire sans faire un énième étalage du Liban d'aujourd'hui d'un point de vue politique à proprement parlé. Elle pose sa caméra au milieu des questions humaines qui se posent. Et la première : si j'ai deux bras, deux jambes et un cœur, suis-je autant humain que les autres ?
Suivant Zain, certainement la grande révélation de l'année, Nadine Labaki nous donne une belle leçon de vie. Quoique... Est si ce n'était pas justement Zain qui nous la donnait ?
Ce petit gars porte tout sur lui, il guide le récit et guide nos émotions à travers l'écran.
Pointer du doigt le mélodrame c'est une chose. Comprendre son utilité s'en est une autre. Nadine Labaki ne cherche pas à vous dire "le Liban c'est ça", mais "l'enfance c'est parfois grandir trop vite et en chier".