"Capharnaüm", c'est d'abord l'histoire d'un enfant, Zain (Zain al-Rafeea est doué) qui, de deux choses l'une, soit est dingue, soit c'est la société dans laquelle il vit qui l'est (dingue)... Et il est vrai que le film de la belle actrice libanaise Nadine Labaki qui nous offre aussi ici son scénario, est génialement conçu. Elle sait y faire, son premier film "Caramel" étant devenu le film libanais (sa nationalité) le plus vu au monde. Histoire de rappeler son autre chef d'œuvre de 2011 : "Et maintenant, on va où ?" Et tout est dit. Il n'y a pas de vie humaine possible au Liban, sans avenir non plus, pour elle, c'est clair. Et comme même les morts ont une place ici-bas, seul un enfant pouvait faire le procès du droit d'accuser d'avoir été mis au monde. Ce qui est terrible, dans la bouche d'un enfant. On ne peut éviter ni de rire, ni de pleurer, et on sort K.O. de la séance en se demandant (en tout cas, ce fut mon cas) comment faire autrement que ne fit Zain. Mais quel bordel !