Captain Blood est le premier succès de la carrière d'Errol Flynn qui avait alors 24 ans, le rôle qui va contribuer à faire de lui une star après de petits rôles en Angleterre, il le devient en quelques semaines après la sortie du film, adulé par un public enthousiaste. Pourtant la Warner n'avait pas misé sur lui dès le départ ; cherchant les acteurs qui pourraient convenir à ce personnage (d'après le roman de Rafael Sabatini) qui passe de médecin dans l'Angleterre du roi Jacques II à esclave à Port-Royal, puis enfin à pirate intrépide, Jack Warner n'arrivait pas à trouver l'acteur adéquat jusqu'à ce que quelqu'un propose Flynn alors totalement inconnu. Warner et ses associés hésitèrent, mais quand ils ont vu le résultat, les dirigeants du studio ont dû se dire qu'ils tenaient là un acteur idéal pour incarner toute une série de rôles de bravaches et d'aventuriers sémillants, son charisme fait ici merveille car le réalisateur le magnifie en plusieurs gros plans, ce sera donc la carte de visite de Flynn qui sera dirigé encore plusieurs fois par Michael Curtiz dans des films qui seront de grandes réussites : la Charge de la brigade légère, les Aventures de Robin des Bois, la Vie privée d'Elizabeth d'Angleterre ou encore L'Aigle des mers...
Flynn joue aussi pour la première fois avec Olivia De Havilland, elle aussi inconnue ; la Warner prenait donc un double risque avec ces 2 visages nouveaux car le public des années 30 réclamait des stars confirmées. Mais leur alchimie fonctionnera tellement bien que Olivia deviendra la partenaire d'élection de Flynn dans 8 films, malgré les blagues de mauvais goût qu'il lui faisait subir.
Le film reste une sorte de référence en matière de film de pirates en 1935, en plantant des stéréotypes qui seront réutilisés par tous ceux qui suivront à Hollywood comme à Cinecitta. Mené de main de maître par un réalisateur très habile dans l'action, dans les plans travaillés sur la lumière et les ombres, et les travellings mettant en valeur une scène, c'est surtout l'un des archétypes du film d'aventure hollywoodien de la grande époque. Paradoxalement, on y sent assez peu le décor de studio, pourtant c'est un film de studio, même les ponts des navires sont construits partiellement, les scènes de pilonnage et d'abordage sont réalisées avec de grosses maquettes, et ça n'est visible que pour un oeil exercé même plus de 80 ans après, c'est dire le soin apporté en dépit d'un budget relativement modeste. Le seul décor naturel est la scène du duel sur la plage et les rochers glissants (tournée à Palm Beach) où Errol Flynn affronte déjà Basil Rathbone, un duel flamboyant, premier d'une longue série. Bref, Capitaine Blood reste une date dans l'histoire du film d'aventure et de cape et d'épée.

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le 20 août 2017

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