Paul Greengrass revient 3 ans après son très bon Green Zone et signe une oeuvre dans la parfaite continuité de son style. Ériger avec son brillant Bloody Sunday, ce style documentaire a marquer profondément sa filmographie et il a su le magnifier devenant le maître du genre, souvent imiter jamais égaler. Donc pour apprécié pleinement ce film, il ne faut surtout pas être allergique à ce style même si ici la caméra se fait moins "énervé" qu'à l’accoutumé et s'impose comme un Greengrass plus accessible. Ici le scénario retrace une histoire vraie, qui d'ailleurs n'est jamais spécifier misant tout sur son aspect très réaliste. L'ensemble est donc prévisible pour peu qu'on connaisse l'histoire mais le film à le bon gout de ne jamais tomber dans un manichéisme facile ou dans un glorification de l'Amérique. Cela est souligné par les pirates somaliens qui ne sont pas des coquilles vides sanguinaires uniquement là pour créer de la tension, ils ont une humanité, bien plus que les Navy Seals qui eux sont clairement des caricatures vides de personnalité. C'est cette humanité qui rend ces somaliens si dangereux mais aussi si attachant notamment le chef Muse. D'ailleurs les personnages sont joué par des interprètes impliqués et talentueux, la surprise viendra d'ailleurs de Barkhad Abdi, excellent chef pirate à l'interprétation d'une subtilité folle et à la palette de jeu très vaste qui créer l'empathie et on se souciera sans mal de son sort. Faysal Ahmed impressionne aussi en bras droit violent et colérique qui instaure une tension et une imprévisibilité des plus palpable. Et sinon Tom Hanks est comme à son habitude parfait de bout en bout même si il ne joue pas un rôle à contre emploi, ces dernières scènes renouvelle son jeu car il apporte un émotion et une détresse phénoménale, il prouve, pour ceux qui en doutait encore, que c'est un acteur sensationnel. La réalisation est dans la pure tradition de Greengrass, c'est à dire maîtrisé, impeccable et inventive. Sa caméra est plus poser que d'habitude, bénéficiant d'une lisibilité assez impressionnante malgré certains scènes ou la mer se veut plus agiter ou encore les scènes d'actions énergique mais la caméra reste "stable" et les mouvements fluides. Le style documentaire va à merveille à cette histoire qui malgré la prévisibilité de l'ensemble, surtout le dernier acte plus convenu, garde une tension fabuleuse qui nous scotche à notre fauteuil. D'ailleurs le film est très inventif et arrive à être éprouvant du début à la fin, avec une première partie prodigieuse sorte de jeu de chat et la souris sur le cargo pour ensuite se dirigé vers un huit clos oppressant mais ou le rythme est parfois trop long, chose néanmoins nécessaire pour créer de la tension. L'ensemble étant tellement maîtrisé que même lorsque le film se conclut on reste alerte avec l'estomac noué. En conclusion Capitaine Phillips est un très bon film qui maintient une tension permanente, cela fait très longtemps qu'on a pas vu aussi aboutit dans le genre, à l'interprétation impeccable et à la réalisation brillante dans la pure tradition Greengrass avec ses qualités et ses défauts mais ces derniers sont minimes et le film mérite amplement à être vu.

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le 8 août 2014

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Flaw 70

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