Capitaine Phillips par Rachel Hélène

Le huis clos maritime n'étant pas trop mon truc, je m'attendais à m'ennuyer ferme devant ce "Capitaine Philips" mais me suis laissée convaincre par Tom Hanks, le parfait.
Finalement je n'ai pas été déçue du tout par le voyage, le récit démarre sur les chapeaux de roue, pas de temps à perdre dans les présentations, tout le monde embarque et très vite notre héros et son équipage se voient attaqués en pleine mer par une poignée de somaliens armés jusqu'aux dents, qui vont perdre peu à peu le contrôle de la situation. Suivi caméra à l'épaule, le périple véridique de ce brave capitaine est retranscrit avec beaucoup de réalisme et de nervosité. Dans la première moitié du film, la priorité est à l'action et nous arpentons les couloirs et les escaliers étroits du navire dans une course poursuite intense entre l'équipage terrifié et les pirates déterminés.
Puis arrive la deuxième moitié, celle qui donne à ce film tout son intérêt, toute sa force, celle du huis clos psychologiquement éprouvant au cours duquel le capitaine va se retrouver seul en face à face avec ces pirates qui ne sont que des hommes, pauvres, affamés, contraints et tout aussi terrifiés par la tournure imprévue que prennent les évènements. Là, l'atmosphère devient extrêmement anxiogène, les caractères se dévoilent dans la colère, la peur, le désespoir, et les larmes, jusqu'à ce dénouement haletant et interminablement réaliste, où le suspense et l'angoisse atteignent leur paroxysme devenant quasi insupportables dans les dernières minutes du film.
Un bel hommage pour une histoire hors du commun, le tout servi par un un scénario de qualité sans compter la performance totalement bouleversante de Tom Hanks et celle non moins crédible des seconds rôles somaliens. Un bon moment de cinéma dont on ressort secoué et lessivé.