Le pari est tenu et brillamment exposé à l'écran. En effet, quelle économie de nous présenter un homme par la dernière année de sa vie! La nôtre ne sera peut-être guère plus brillante, mais celle de Capone dans le film de Josh Trank contient néanmoins suffisamment de restes pour situer le personnage et le mythe qu'il a été. Pas besoin de plus d'ostentations.
Je ne suis pas critique cinéma du reste mais je suis expert en psychopathologie de la personne âgée et j'ai beaucoup apprécié la proposition cinématographique ainsi que le stupéfiant jeu de Tom Hardy.
Des scènes mythiques et hilarantes se succèdent; le bal fantôme sur Blueberry Hill qui nous ramène dans Shining, l'interrogatoire du FBI qui se termine en trombone du colon, j'en passe et des meilleures... Même dans les affres de sa maladie neuro-évolutive, Capone garde la démarche du capitaine sur le pont de sa frégate torpillée.
C'est également une belle mort cinématographique pour tous ces autres familles de gangster portées à l'écran au travers de sagas pharaoniques et super productions. Fini Scorsese, fini De Palma, voilà un nouveau genre de film mafieux, redistribuant un peu les cartes et brossant le portrait, cette fois bel et bien enchaîné, du Prométhée de tous les affranchis! Chapeau bas.