Le titre ne présageait déjà rien de bon : "CAPTAIN AMERICA : Civil War" signifie bien là les intentions de Marvel Studios quant à cette adaptation, à savoir se positionner clairement dans le camp de ce bon vieux Cap' pour le simulacre de conflit qui s'annonce.
Les choses commencent mal, donc ; car si les comics nous narraient l'histoire d'un monde de vengeurs masqués remis en question avec profondeur, et ce, sans prendre parti (une dialectique fort sympathique pour quiconque prenait le temps de faire le parallèle avec notre propre monde se questionnant sur la pertinence des comics et des super-héros y étant présentés à notre époque), le film, quant à lui, prend le contre-pieds de l'œuvre originale en présentant Cap' comme grand sauveur, messie parmi les Vengeurs, grand défenseur des droits et libertés des super-héros face à la mainmise d'un état par trop inquisiteur, imposant ainsi au monde sa vision bien-pensante et surannée quant au rôle qu'il serait censé tenir.
Exit la catastrophe de Stamdford, la foultitude de super-héros et les relations complexes mais authentiques qui unissaient ces derniers dans un univers pour lesquelles les conséquences demeuraient tangibles. Au final, le film n'est rien de plus qu'un duel aux poings entre Rogers et Stark digne d'un Rocky 4 (qui, au passage, ne contient plus aucun enjeu puisque les deux personnages n'ont jamais été amis dans ce multivers édulcoré) ; c'est le bleu contre le rouge, c'est cette vision archaïque et propagandiste d'une Amérique libre contre un communisme diabolique qui viendrait menacer les libertés de nos super-héros, défenseurs de nos droits les plus chers. Mais au final, c'est aussi le retour à l'origine des comics, à leur essence de base. Et sur ce dernier point, peut-on réellement les en blâmer ?