Quand Marvel faisait des films humbles et captivants

De nos jours, en Arctique, une équipe de chercheurs travaillant au Shield, découvre l’épave d’un avion écrasé dans la glace. A l’intérieur, un objet circulaire de couleur rouge, blanc et bleu, portant une étoile en son centre y est retrouvé. En 1942, Johann Schmidt, chef de l’organisation Hydra envahit avec ses troupes la ville de Tonsberg en Norvège afin de s’emparer du cube cosmique, le joyau le plus précieux d’Odin, permettant de donner un pouvoir sans limites à son détenteur. Encore faudrait-il que Schmidt soit à la hauteur d’un tel pouvoir. Dans le New Jersey, Steve Rogers, un jeune homme tout frêle, veut s’engager en tant que militaire mais, suite à son physique et ses problèmes de santé, sa demande est rejetée. C’est à force de persévérance que sa vie changera radicalement lorsqu’il rencontrera le docteur Erskine qui l’autorisera à s’engager et le recruté dans une section scientifique afin de faire partie d’un programme top secret visant à créer une armée de super soldats. Choisit pour son sens de l’honneur et dont le seul objectif dans la vie est de défendre son pays, Steve reçoit une injection d’un sérum conçu par Erskine qui changeront complètement son métabolisme ainsi que ses capacités. Un futur héros américain naitra par la suite, voici l’histoire de sa naissance.


===Mot d’ordre de notre film : la modestie===


Après l’univers bling bling et high tech de Tony Stark dans Iron man 1 et 2, après de l’héroic fantasy dans Thor, place à un film à une ambiance originale combinant le rétro, le film de super héros kitsch, le high tech, la science fiction ainsi que l’action héroïque pure et dure. Captain América c’est ce qui se faisait de mieux dans les débuts de Marvel avec un film sincère, modeste, usant de nombreux effets spéciaux mais jamais en en abusant. A la réalisation, Joe Johnston, réalisateur a qui l’on doit les aventures de Rocketeer ou bien le cultissime Jumanji, nous prouve qu’il c’est parfaitement documenté sur le personnage de Captain América et son aura, les comics du super héros mais aussi de l’époque dans laquelle il évoluera dans notre film.


"Le sérum est un amplificateur
de ce que le sujet a en lui.
Le Bien devient meilleur,
mais le Mal devient pire.
Et c'est pour ça qu'on vous a choisi.
Parce qu'un homme fort qui a eu du pouvoir
toute sa vie n'a plus de respect pour le pouvoir,
mais un homme faible
connaît la valeur de la force,
et il connaît la compassion."


'''Cette fois-ci, il ne sera pas question d’un homme devenant super héros par obligation mais d’un homme qui VEUT en devenir un'''. Captain America sera le parfait exemple de ce qu’est la bravoure, le sens de l’honneur et la persévérance. Super héros détesté par son coté trop américano-patriotique "qui ici sera beaucoup moins visible mais plus réaliste", notre héros n’en demeurera pas moins attachant de par son très long parcours semé d’embuches. Vous vous apercevrez d’un élément très important que Marvel n’aura malheureusement pas gardé par la suite, '''l’aura de la modestie'''.


'''Jamais le film n’enchainera les punchlines lors des scènes d’action''', '''jamais on n’aura cette désagréable sensation de prétensiosité'''. Que ce soit du coté des personnages ou bien même de l’ambiance du film, pas de clichés. '''On pourrait presque dire que ce Marvel est un non-blockbuster malgré le fait que le spectacle soit au rendez-vous'''. Ici, ce sera une autre forme de spectacle.


===Kitsch ? Et si c’était l’atout du film ?===


Ce qui sera pour le moins contradictoire, c’est que '''le nombre incalculable d’éléments rendant le film kitsch à souhait en feront pourtant son charme''', son atout. Les soldats au look futuriste de Crane rouge, les sous marins et autres véhicules des méchants presque caricaturaux, les heil Dydra « clin d’œil à Heil Hitler », ses discours patriotiques, cette manière de filmer les combats au corps à corps où l’on voit presque parfaitement que les coups portés n’atteignent jamais l’adversaire. Que dire aussi de cette séquence plutôt comique où Steve Rogers, devenu plus grand et fort, est finalement utilisé comme image pour promouvoir les obligations de la guerre « l’affiche de l’oncle Sam, j’ai besoin de vous, sera même détournée brillamment » ?


Aussi brillant que parodique, moqueur, voir caricatural de la propagande de l’US army. Il fallait oser mais ça colle parfaitement, ce qui rend le film encore plus plaisant. '''Pas vraiment un film de super héros, plutôt un film de guerre mélangé à de l’espionnage made in fifties''' où on ne vous inondera pas de scènes d’action avec un personnage perdant de sa saveur d’antan et qui saute partout grâce à ses nouvelles capacités « qui a parlé d’Avengers 2 ? ». Captain América est une parfaite introduction de notre personnage qui gagnera encore plus en profondeur dans Avenger et la suite de Captain América : Captain América le soldat de l’hiver. C’est à la fin de notre film que l’on commencera à cerner '''toute la tragédie de ce personnage'''.


« Promettez-moi une chose : surtout, restez ce que vous êtes. Pas un soldat exemplaire, mais un type bien."


Coté interprétation, Chris Evans, qui avait « malheureusement pour lui » interprété le rôle de la torche humaine dans « atchoum la bouse » Les 4 fantastiques, arrive à nous faire oublier l’interprétation grotesque de ce personnage pour nous offrir '''un Captain América débordant d’honnêteté, d'humanité, de pureté, de naïveté et de charisme'''. On sent parfaitement l’investissement de l’acteur. Que ce soit du coté de son jeu ou de sa transformation physique impressionnante. Le porte bannière étoilée, c’est lui !


===Et les personnages dans tout ça ?===


Du coté des personnages, '''on a aussi du très bon avec des personnages secondaires bien travaillés et ayant un rôle important à jouer dans l’histoire'''. Que ce soit l’agent Peggy Carter, personnage au look dans le ton de l’époque, charismatique à souhait avec une ressemblance frappante à l’actrice Katherine Hepburn, qui échappe totalement aux stéréotypes féminin du genre, Crane rouge et son coté à la fois machiavélique et effrayant, le général Philipps porté par un Tommy Lee Jones marrant et grognon, le docteur Erskine terriblement attachant, un Howard Stark dont on voit très bien d’où son fils a hérité de son caractère, Bucky Barnes et sa magnifique amitié avec Steve, Zola l’assistant de Crane rouge et scientifique complètement fou, ou bien l’équipe de Captain América « les Howling commandos » composée de 5 soldats livrant une magnifique prestation, on est servi du coté des personnages.


===Retour dans le passé===


Ici, nous sommes dans les années 50, de quoi dérouter le spectateur habitué à ce que l’intrigue ce passe à notre époque. Une première partie de film qui sera soignée en tout point de vue, tout comme la suite des évènements. Le film est scindé en 3 parties toutes différentes les unes des autres ( les origines de Steve Rogers , sa naissance en Captain América, son combat face à Hydra et Crane rouge). Peut importe les parties, toutes sont dignes d’intérêt. Que ce soit la présentation de Steve et sa naissance en Captain América, les combats en Allemagne, la pseudo romance entre Steve et l’agent Carter, l’affrontement contre HYDRA, il y aura de quoi faire.


Mais c’est surtout d’un point de vue visuel que Captain América First avenger est parfait. Que ce soit les décors ou les costumes parfaitement d’époque, la transformation numérique totalement réussie et époustouflante de Chris Evans en gringalet voulant à tout prix devenir soldat pour protéger son pays, les scènes d’action, l’histoire très intéressante ou bien son méchant parfait « aussi charismatique que le personnage de Loki » porté par un Hugo Weaving » Agent Smith dans Matrix » toujours impeccable dans les rôles de pourris »bon sauf dans V pour vendetta », Captain América est un film qui passionne.


===Le concurrent de Superman mais à la sauce Marvel===


Qu’on se le dise, dans la mythologie des comics Marvel, et maintenant des films, le premier avenger, le premier super héros, c’est Captain América. Costume et bouclier aux couleurs de l’Amérique, ce personnage avait été créé pour remonter le moral des soldats partis à la guerre. Se déroulant dans les années 40, on change du Marvel classique pour se tourner vers le Marvel original. Le film d’aventure, on est en plein dedans. Les rebondissements s’enchainent, tout comme les évolutions des personnages. Marvel oblige, nous aurons droit à un nouveau caméo de MONSIEUR Stan Lee ainsi que, comme d’habitude, une scène post-générique, de loin LA meilleure et la plus utile plus qu’elle est la passerelle reliant ce film directement à Avengers.


Que vous soyez fans ou non des super héros, c’est un film qui n’est pas qu’un simple film de super héros, il délivre aussi en quelque sorte un message d’espoir pour ceux qui veulent faire bouger les choses ou réaliser leur rêve. On peut être le plus petit des hommes et réussir à se faire une place parmi les plus grands. On restera bouche bée devant la photographie juste sublime de notre film. Entre les rues de New York dans les années 40, les scènes d’entrainement de Steve dans l’armée, ou bien son premier face à face culte avec Crane rouge, on est sidéré par tant de réalisme de beauté.


C’est coloré, parfois sombre, le ton guerre et super héros des fifties sonne juste. On n’a jamais vu ça, c’est parfait. Les fans de Captain América et de sa version comics seront ravis de voir que beaucoup d’éléments on été récupérés, notamment du coté du comics Ultimate Captain América « version plus moderne du super héros ». Une fois encore, on ne reprendra pas traits pour traits toute l’histoire. Le réalisateur prenant quelques libertés permettant d’offrir quelque chose de différent. Rassurez-vous, le comics est respecté.


===Au final===


'''Mélange habile de films de super héros combiné à un film de guerre''' voyant les USA affronter les Nazis, Captain América First avenger, malgré ses faux airs de film patriotique moralisateur, est d’une franche réussite. '''Casting 5 étoiles porté par des acteurs et actrices qui n’en font pas des tonnes''', '''mise en scène maitrisée''', '''un Marvel sans clichés''', '''parfait sur le plan de son scénario et de sa musique en totale synchronisation avec son ambiance''', '''de sa photographie''', '''de ses décors et de ses costumes très soignés''', '''à la fois héroïque''', '''romantique''', '''fraternel''', '''émouvant et parfois même tendre en nous offrant un personnage principal attachant''', faible qui évolue et devient un homme fort, tout en ne changeant pas son ancienne nature de type bien , il sera très difficile de trouver des inconvénients à ce film. '''On appréciera le fait de ne pas axer le film que sur l’action''', tout comme trouver de la cohérence du coté de la continuité de notre histoire qui nous amènera au film Avenger. Tous nos futurs grands héros sont enfin présentés, ne leur manque plus qu’à ce réunir. Avengers, RASSEMBLEMENT !

Jay77
9
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Du meilleur au pire des super héros de chez Marvel et Les meilleurs films de 2011

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le 23 avr. 2016

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Jay77

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