Précision de rigueur : j'aime bien les films du MCU. Le pari ambitieux et casse-gueule d'un univers cinématographique étendu m'a toujours semblé digne d'intérêt. D'autant plus lorsque chaque film dudit univers constitue une pièce d'un gigantesque puzzle. Le spectateur assidu recolle les morceaux au fil du temps, confirmant ou infirmant ses théories. Une fois pris dans le jeu de piste, difficile d'en sortir si l'on apprécie un tant soit peu ce genre de sucreries.
En bref, j'aborde désormais chaque nouvel épisode de cette grande histoire sans bouder mon plaisir, malgré toutes les faiblesses scénaristiques qu'implique le format sériel décliné sur grand écran.
Voilà pour le contexte. Venons-en, si vous le voulez bien, à Carol Danvers.
En sortant de la salle, j'arborais un léger sourire que n'a pas manqué de relever ma compagne.
"T'as bien aimé alors ?"
J'admets avoir été décontenancé par sa question, pourtant d'une simplicité enfantine.
"Oui, oui. C'était pas mal."
Je ne pouvais m'empêcher de ressentir une légère frustration. Un sentiment propre aux films introduisant des personnages au sein du MCU. Marvel n'assume pas que ses productions soient parfois des prétextes à l'exposition d'une situation qui sera résolue dans un autre film. De fait, il y a toujours une toile de fond plus ou moins intéressante dans les Origin Stories. L'idée est que l'histoire puisse exister pour elle-même. Dans Captain Marvel, ce sont les Skrulls. Une intrigue convenue et pas vraiment passionnante, qui dessert le propos plus qu'il ne l'appuie.
Restent un myriade de clins d’œil en forme de fan service, une mise en scène efficace, un enrobage visuel et sonore réussi, et surtout : un personnage qui va mettre une sacrée beigne à Thanos dans Avengers Endgame.
Aussi, le sous-texte féministe assumé donne lieu à des dialogues croustillants et jubilatoires, à base de girl power débridé et de tatanes bien méritées. La puissance hallucinante de Carol Danvers éclate la rétine comme il faut.
Une expérience aussi divertissante que frustrante qui entre directement dans la catégorie Plaisir Coupable.