S’il est immersif et haletant grâce à sa direction artistique et à sa mise en scène dopée à la mdma, qu’est finalement que ce Captive State ? Sous ses airs de film d’invasion, Captive State est un film terre-à-terre dont le regard est porté sur la révolte d’un groupe de personnes. Le soulèvement d’une branche de révolutionnaires face à la dominance d’une race extraterrestre, mais également face à une société qui a capitulé face à la peur, notamment d’une guerre. Brûlot politique et social évident, Captive State ne fait pas dans la demi-mesure avec le développement de ce même brûlot avec subtilité. Il est direct et frontal, mais c’est finalement grâce à cette charge peu subtile qu’il va être fort, faisant transparaître un réel sentiment d’urgence. On n’a pas le temps, on est dans le mouvement, dans l’urgence d’agir. Il est fondamentalement qu’un divertissement, dynamique et haletant en surface, mais un divertissement qui se permet d’utiliser un questionnement politique et social. Un film sur l’état d’urgence, un film qui va de l’avant tant dans son écriture qui pousse les personnages à agir pour que ça change, que dans sa mise en scène, encore une fois, dynamique. Un parti pris qui inculque au film une réelle personnalité, mais lui ampute par exemple toute notion d’émotion. S’il est bien incarné, les personnages ne sont que de la chair à canon (ce qui va dans le sens du parti pris pour lequel opte le film). Peu attachants, peu touchants et émouvants. Il manque au film cette once d’émotion qui lui aurait permis d’être encore plus grand. Il n’en demeure pas moins une très belle surprise. Haletant et percutant, Captive State n’est pas ce que l’on aurait pu croire, n’est pas un film d’invasion sans personnalité ou parti-pris.
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