Carol
6.9
Carol

Film de Todd Haynes (2015)

Les images sont un peu statiques, assurément contemplatives, surannées, légèrement granuleuses, les couleurs passées, les angles un peu décalés, pas vraiment en face, ça casse le côté froid du faux immobilisme de la caméra ; aident aussi la douceur, la chaleur délicate d'une bande-originale extraordinaire ponctuée de mélodies jazz et blues des années 50 aux États-Unis... Dans cette atmosphère de puritanisme vacillant deux personnages globalement opposés (condition sociale, activités, âge, confiance en soi...) tombent sous le charme l'un de l'autre tout en restant chahutés par leur vies antérieures / parallèles qui ne cessent de revenir à l'assaut et de s'immiscer de façon plus ou moins violente dans leur quotidien. Un exercice de style assez classique vous me direz, et vous n'aurez pas tort, sauf que ces deux personnages sont des femmes ; ça change pas mal les choses, surtout à cette époque (mais encore aujourd'hui, ne nous leurrons pas). Voilà, on se laisse tout de suite emporter par le flux narratif car leur histoire naissante est joliment encadrée d'un moment-clé scindé en deux, qui vient ouvrir et fermer le film comme on ouvre et ferme un livre ; entre temps du temps suspendu qui vient progressivement construire les bases de leur relation compliquée mais le roadtrip reste quand même fondateur et apporte une légèreté bienvenue à l'ensemble ; les sentiments restent certes enrobés d'élégance, quasiment durant tout le film, on pourrait prendre ça pour de la froideur mais je n'en suis pas convaincue. Les actrices sont formidables dans le jeu de la retenue plus ou moins supportée ; les rôles secondaires sont très bien tenus aussi. Enfin, vous vous ferez votre avis, allez voir le film, j'arrête ici ma critique x)

JulieToral
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films (2016) et Les meilleurs films de 2016

Créée

le 27 janv. 2016

Critique lue 280 fois

JulieToral

Écrit par

Critique lue 280 fois

D'autres avis sur Carol

Carol
Velvetman
8

Two Lovers

Avec cette mise en scène, que ne renierait pas Wong Kar Wai version In the mood for Love, la discrétion des sentiments sied parfaitement à une nomenclature esthétique au souffle court, qui fait...

le 13 janv. 2016

128 j'aime

26

Carol
Sergent_Pepper
8

Very blossom girls.

Un lent mouvement de caméra le long des façades, de celles où se logent ceux qui observent et qui jugent, accompagnait le départ de Carol White qui s’éloignait Loin du Paradis. C’est un mouvement...

le 31 janv. 2016

124 j'aime

7

Carol
JimBo_Lebowski
7

Angel

Il y a 20 ans Todd Haynes choisissait comme ligne de conduite avec Safe puis Far From Heaven de filmer la femme au foyer américaine, de sa capacité à exister dans un milieu ne favorisant pas...

le 12 janv. 2016

52 j'aime

12

Du même critique

Le Génie lesbien
JulieToral
9

Lesbians rock

Ouuh les fourmis du militantisme quand tu lis ce texte ! Ses défauts d'abord : je trouve que la construction, surtout vers la fin, pêche un peu. Son côté fourre-tout m'a un peu décontenancée et je...

le 31 oct. 2020

26 j'aime

3

Les Raisins de la colère
JulieToral
9

Cette petite tortue au début, c'est toi tout craché

Je reste là et je ne sais pas quoi dire. J'ai fini le livre tout à l'heure et je reste là, je ne sais pas quoi dire. Si j'aime autant Steinbeck c'est peut être parce que son écriture est très humble...

le 20 oct. 2013

22 j'aime

4

Ravage
JulieToral
6

Critique de Ravage par JulieToral

J'aurais aimé mettre une note plus importante pour rendre hommage à deux supers scènes : la première, la descente de l'escalier infernal avec perdition dans le parking immense (et porte ouverte sur...

le 16 janv. 2013

18 j'aime

4