Two Lovers
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le 13 janv. 2016
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D'aucuns pourraient voir Carol comme une version Hollywoodienne dans les années 50 de "La Vie d'Adèle", et ces personnes n'auraient pas forcément tord. Je m'explique. Plusieurs points communs peuvent lier ces deux oeuvres, déjà au niveau de la caractérisation des personnages. La jeune fille timide troublée par une "femme" sure de sa sexualité ; la différence culturelle qui sépare les deux mondes auxquels ces deux femmes appartiennent à la base. Au niveau des personnages satellites et des ressors scénaristiques également.
Le petit copain de Thérèse qui ne comprend pas son comportement et se retrouve petit à petit rejeté. La séparation obligatoire aux trois quarts du film.
Etc...
Cependant, sur la forme, le film diverge et s'oriente vers quelque chose de plus propre, plus symbolique, mais bien plus académique. En effet, Carol est un film visuellement magnifique. Là où le film de Kechiche optait pour un visuel brut, numérique, en caméra épaule, Carol s'oriente vers une mise en scène léchée, esthétisée et posée. C'est justement cette différence de traitement qui m'a plu et qui donne au film sa valeur. Sur le fond, le sujet traité reste le même, seules les problématiques spécifiques divergent mais la thématique reste similaire. Les deux films étudient leur sujet d'un point de vue sociologique et psychologique, mais Carol, de part son encrage historique, propose une dominance du sociologique alors que la vie d'Adèle se concentrait surtout sur le psychologique. De plus, Carol ne couvre que quelques mois de la vie de Thérèse alors que La Vie d'Adèle s'étirait sur une dizaine d'années si mes souvenirs sont bons.
En bref, même si les deux films présentent des similitudes, Carol propose un traitement suffisament différent pour intéresser. Seulement, selon moi, le film n'atteint jamais la puissance de La Vie d'Adèle, ceci étant du à une mise en scène trop académique et à un scénario beaucoup plus convenu.
Néanmoins, Carol reste un bon film, intéressant sur la forme et sur le fond mais peut-être un peu trop sage.
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Créée
le 30 janv. 2016
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