Comment expliquer le besoin de réadapter presque plan pour plan l’œuvre de Brian de Palma en lui ajoutant des effets visuels et de l’hémoglobine gore ? Souci nombriliste de tirer à soi la couverture et d’inscrire Carrie au bal du diable dans sa filmographie ? Actualisation 2.0 ou plutôt 0.2 d’un film culte et intelligent où se mêlaient réflexions sur l’adolescence, critique du fanatisme religieux et difficulté pour une jeune fille en marge de trouver sa place parmi ses dissemblables apparents, ce nouvel opus n’en conserve que la surface et se contente d’accumuler les scènes – au demeurant bien jouées et correctement réalisées – comme une récitation scolaire. Le seul intérêt réside dans l’utilisation des nouvelles technologies et des questions morales qu’elles soulèvent. La musique ne livre rien de concluant, fait le choix d’une composition évolutive sans thème principal ; on regrette Pino Donaggio malgré le talent de Marco Beltrami. Le principal défaut, c’est la légitimité même de cette relecture contemporaine qui n’apporte aucune vision et souffre de la comparaison avec l’original. Pas honteux mais dispensable.