Carrie au bal du diable par 21st Century Christ
Premier roman de Stephen King adapté au cinéma, "Carrie au bal du diable" fait aujourd'hui office de classique de l'épouvante. Ayant lu et grandement apprécié le livre, mon avis se basera donc sur l'adaptation du livre au film. Brian de Palma n'arrive qu'à moité à retranscrire l'état d'esprit de la jeune Carrie. Malgré une Sissy Spacek phénoménale, beaucoup d'aspect du livre sont juste survolés dans le film. Son rapport avec sa mère, par exemple, n'est pas assez exploité. Il n'y a que trois/quatre scènes qui le montrent clairement, et encore... ce n'est pas assez. Même chose pour le rapport avec ses camarades de classe : la scène d'ouverture est certes humiliante et dérangeante mais le reste ne suit pas. D'où l'impression d'assister à un travail bâclé. Les persécutions sont bien plus violentes dans le bouquin. Le fameux bal est, lui aussi, décevant. La durée de la partie de massacre est risible comparé à la mise en place du climat (tout est beau, tout le monde est gentil). Même la fin (qui est ne suit pas le livre, effectivement elle brûle entièrement la ville, elle tue sa mère puis elle meurt dans les bras de Susan) ne remonte pas le niveau, même si elle fait légèrement sur-sautée. L'autre gros bémol reste l'horreur, on éprouve d'autres sentiments que celui-ci. Tout n'est pas mauvais, au contraire. Les acteurs sont excellents, en particulier la prof' de sport et Carrie. Cette dernière, interprétée par Sissy Spacek, donne toute son envergure au personnage, en étant à la fois effrayante et misérable (dans le coin tandis que sa mère meurt). On éprouve bien plus que de la pitié pour elle, et même un peu de satisfaction en la voyant ainsi maltraitée par ses camarades (l'Homme est réglé comme ça). John Travolta est une bonne surprise, en interprétant un jeune loubard sur de lui. Voir des acteurs et actrices aussi bon(ne)s est assez dommage, si le film aurait été comme le bouquin, le spectacle serait présent ! "Carrie au bal du diable" est un bon film... si le livre de Mr. King n'est pas lu avant. Sinon, on passe un agréable moment, qui fait ensuite réfléchir et réveille certains souvenirs pénibles.