Le diable s'habille en Prada.
Alors que je me lance dans l’adaptation de De Palma, le livre du Master King est encore tout frais dans ma tête, ne l’ayant fini il n’y a même pas une semaine. Je ne nie pas que ça a beaucoup joué sur ma perception du film.
Avant d’être un film fantastique, voir d’horreur pour d’autres, c’est surtout une histoire tragique sur l’adolescence. Sur le mal-être et la cruauté dont certains peuvent faire preuve à cet âge là. Carrie sort des normes et elle sera condamnée pour cela. Sans aucune forme de procès. Bien entendu Stephen King en à profité pour ajouter en fond une touche de religion avec une mère absorbée par ses croyances extrémistes.
Mais quand est-il du film ?
Déjà, Sissy Spacek est adorable dans le rôle de Carrie et nous prouve encore une fois qu’il n’est pas question d’exclusion à cause d’un physique particulier mais bien d’une cruauté face à la différence et à la fragilité du personnage.
A l’instar du livre, la première partie nous présente l’univers pénible de Carrie. Je déplore que le malaise dont elle souffre soit trop rapidement évoqué et que la mère ne soit pas aussi terrifiante qu’il ne faudrait. Je pense qu’il n’aurait pas été de trop si cette partie était allongée de 20 min pour qu’on puisse un peu plus s’identifier à Carrie ou même à Sue (dont le changement d’attitude est un peu déconcertant dans le film).
Au contraire, l’instant du bal m’a comblé. On voyait notre Carrie resplendissante, des paillettes plein les yeux. Même si beaucoup connaissent l’issu tragique du bal à ce moment là, on ne peut s’empêcher d’avoir du baume au cœur. La scène du baiser m’a paru un peu de trop. DePalma aurait pu se passer, mais c’est un évènement tellement magique pour Carrie qu’on se sent un peu coupable de vouloir lui enlever.
Malgré quelques modifications, encore une fois inutile par rapport au livre, le bain de sang était au-delà de mes attentes. Terrifiant et poignant à souhait. La scène finale où la fille est déchirée entre l’amour et la haine qu’elle nourrit pour sa mère est très bien retranscrite. Alors plus grande a été ma déception quand j’ai vu que le massacre s’arrêtait à ce moment.
N'a t'on pas le droit à l'apothéose finale ?
Néanmoins je souligne les efforts de DePalma pour retranscrire aux mieux les sentiments par ses mouvements de caméra. On se souvient bien entendu de la scène d'introduction avec un joli travelling renforçant l'aspect érotique de la douche.
Au final, le film reste agréable mais une fois de plus le film ne dépasse pas le livre (d’ailleurs, Bestiol ne parle t'il pas de pléonasme dans sa critique ?).