Carrie est une jeune fille élevée dans l'absurdité de l'extrémisme Catholique
Livrée a elle même au lycée et martyrisée par ses camarades, elle va découvrir qu'elle possède un étrange pouvoir

Apres avoir vu le remake il y a quelques mois, je voulais me replonger dans le premier afin d'essayer de noter et de comprendre pourquoi le remake me paraissait aussi moyen.
Était ce parce qu'il avait ce gout de teenager movie mal assumé ou parce l'écriture des personnage me semblait réductrice, malgré une facture correcte, il m'avait questionné sur la qualité de l'original que je n'avais pas vu depuis longtemps.

Et je dois bien dire que le remake est sombrement mauvais a la sortie du visionnage de l'original.

Brian de Palma est un réalisateur qui imprime sa marque dans ses films.
Certains diront même que c'est parfois trop voyant, mais il prend le partie de donner une vrai personnalité a ses films, et on penser que le maitre Hitchcock est l'une des influences principales de Brian de Palma a ce niveau.

La manière de filmer n'a rien de classique.
Les plans sont étudiés pour servir le dialogue et le film et donc créer une ambiance, qui est le cœur du film d'horreur. Lorsqu'une scène ne se prête pas à des cut rapides, Brian de Palma (cf. photo) cadre la profondeur afin de garder dans le champ des personnages qui ne se regardent pas.
Quand la scène évoque la surprise ou l'étonnement, celle ci prend le point de vue et avance au fil du regard.
Quelle folle scène de danse aussi, où les émotions tourbillonnantes de Carrie sont suggérés par la caméra en contre sens de sa course, donnant à la fois un effet de liberté, d'ivresse et donc de mal aise.

La musique est soigneusement choisie aussi pour être tour a tour discrète et accompagnatrice mais peut se révéler dans le plan suivant, comme seule directrice de la scène.

Au delà de la technique, c'est dans les nuances que l'original est incomparablement supérieur a son remake de 2013.
Pourquoi le besoin de radicalisé les personnages et leur attitude alors que l'original en leur donnant une gamme d'émotions et de repères bien plus large, reste sobre et bien plus efficace.
Quel besoin d'artifices visuels comme les mouvements parasites de la Carrie remake quand elle utilise son pouvoir, avoir que celle interpréter par Sissy Spacek en 1976 glace le sang par sa raideur et son immobilisme corporel, jouant la démone uniquement du regard, révélant un visage possédé par la haine.

Le film de Brian de Palma est en plus bien plus irrévérencieux et plus fort que celui de 2013 par ses allusions permanentes et sa décadence mieux ancrée.
Encore une fois ce sont les nuances scénaristique et d'interprétations qui rendent cette Carrie plus terrifiante, car si son environnement est profondément dérangeant, elle l'est tout autant par son instabilité émotionnelle qui contre balance avec sa douceur et sa culpabilité naturelle.

Carrie n'est pas un film d'horreur qui joue sur la peur, mais sur le malaise et la dramaturgie de son personnage, ce que le genre oublie d'ailleurs souvent, rajoutant des effets visuels pour dire "Je suis un film d'horreur" alors que les bons cinéastes n'ont pas besoin de l'exprimer.
Le genre s'impose de lui même par ce sentiment de malaise qu'il transmet.
Arthur_Kilman
8
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le 24 févr. 2014

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Arthur Bobinna

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