En centrant son propos sur l'acceptation du vieillissement et sur le désenchantement provoqué par les statistiques dans les sports US, Cars 3 aurait pu devenir un excellent film d'animation ne prenant pas les enfants pour du jambon. Mais à l'instar des deux premiers volets, le postulat de départ complique sérieusement les choses. D'une part, on se heurte à un manque de cohérence de l'univers (Comment Flash répare une coupe avec du scotch alors qu'il a des roues et non des mains ? Comment voit-il les panneaux sur le bord de la route quand il se trouve dans une remorque ?!) et surtout ce postulat ne colle pas avec les thématiques abordées : en sport automobile, même si le pilote est extrêmement malin, faire concourir une citadine contre une sportive ne sert à rien. L'exemple est extrême mais vous voyez où je veux en venir : nous sommes dans un domaine où les statistiques auront toujours raison.
Ceci étant dit, le film se laisse regarder, mais les incohérences rendent le visionnage très accidenté. Le début est très insipide, peu inspiré et en pilote automatique avant que le tout ne prenne une direction plus que convenable une fois la première moitié franchie. On râlera néanmoins face à une scène de stock-car pas vraiment nécessaire et surtout face à une belle hypocrisie du film, qui tend à pointer du doigt le marketing quand la saga Cars est elle-même exploitée par Disney pour vendre des jouets, en dépit des ambitions plus nobles portées par Pixar. Paye ton cynisme...
Cars 3 souffle donc le chaud et le froid, et on ne cessera de râler "bon sang ! Ca aurait pu être tellement bon si seulement ces personnages n'étaient pas des voitures !"