John Leguizamo est un génie.
Il va falloir qu’un jour, les gens s’aperçoivent qu’au milieu de deux ou trois très bons films, Ridley Scott n’a jamais été un grand réalisateur. Cependant, c’est un bon faiseur. Alors quand Cormac McCarthy lui écrit un scénario, on regarde.
Cartel est donc le premier scénario pour le cinéma de l’écrivain Cormac McCarthy et il permet à Ridley Scott de réunir un casting cinq étoiles pour un sombre histoire de trafic qui tourne mal à travers les yeux d’un novice qui a choisi le mauvais moment pour passer dans le camp des hors-la-loi. Cormac McCarthy est peut-être un excellent romancier mais là, son scénario est entravé par de longues plages de dialogue qui se veulent pleines de sens mais qui sont tellement écrits qu’ils en deviennent absurdes et surtout bien trop prétentieux pour leur bien. Le film se trouve alors être particulièrement ennuyeux, poseur et surtout profondément agaçant. Son côté transgressif se trouve être une posture dégueulasse, en témoigne cette scène absolument lamentable sur un capot de voiture entre le cabotin Javier Bardem et l’insupportable Cameron Diaz. En parlant des acteurs, Michael Fassbender est d’une fadeur incroyable et seuls Pénélope Cruz et Brad Pitt sont réellement intéressants.
Mais ce qui est franchement rageant, c’est que le film parvient par moment à exploiter son incroyable potentiel, comme lors des apparitions de Toby Kebbell, John Leguizamo, Dean Norris ou encore Rosie Perez. En effet, la scène de Ruben Blades est en tous points remarquables, avec des dialogues qui servent réellement à quelques choses, pleins de citations qui rappellent à certains éléments du film et surtout un acteur charismatique et concerné. Mais rien n’y fait, le film est profondément ennuyeux. On s’est très souvent moqué de la mort de Marion Cotillard dans The Dark Knight Rises. J’espère que Michael Fassbender qui pleure prendra aussi cher tant il en fait des caisses et tant il est ridicule.
Cartel est le stéréotype qui a voulu être plus malin qu’il ne l’est et qui se trouve être un long pensum de deux très longues heures avec des personnages détestables et leur dessein dont on se fout complètement.