Ce Cartel me laissait perplexe depuis son annonce et sa première bande-annonce. Tout en jaune et vert "à la Oliver Stone" et avec son casting luisant, l'organisation d'une projection devenait toujours plus hypothétique... La faute aussi à une carrière en dent de scie de Ridley Scott. Un passage sur Senscritique pour admirer l'avis éclairé de mes Éclaireurs a augmenté l'anxiété : 4 et 5 sur les 11 notes, pas plus, pas moins... De quoi craindre le pire film de Ridley, depuis les purges Kingdom of Heaven et Robin des Bois.
Et pourtant, après une location motivée par un "il y a quand même l'un des meilleurs écrivains de polars noirs américains au scénario, merde !", je dois avouer que le film m'a pas mal envoûté grâce à (justement) sa construction littéraire. Car oui, le film est très écrit.Trop peut-être. N'explicitant pas vraiment les choses, préférant laisser le spectateur relier lui-même les points, l'histoire ne s’emboîte que dans le dernier tiers du film, dans un final anti-spectaculaire et glaçant, aux antipodes de ce genre de film. Un polar à l'écriture sophistiquée, absolument pas conforme je crois, à ce cinéma. C'est ce qui aura peut-être gêné mes Éclaireurs ? Ainsi que le too much du casting, certaines scènes qui tombent à plat (le "fuck my car" qui aurait pu être drôle dans un Tarantino ou un Coen...), ou cette tendance à ne croiser que des dealers philosophes ?...
En tout cas, je suis le premier étonné de la réception de ce film par Senscritique qui est dans la lignée de American Gangster du même réal et que j'avais beaucoup aimé.