J'adore ce film, je l'ai vu moultes fois, disons une fois par an et chaque fois je suis emporté, captivé, mon cœur s'emballe à plusieurs reprises, et impossible de ne pas mouiller les yeux tant la fin est belle, bref c'est une pépite de 71 ans qui ne fait que prendre de la valeur."


Un petit mot technique d'abord, le Blu-ray offre une belle image N&B, bien contrastée et sans défaut, le son est hélas en mono (1.0) mais ça démontre que le cinéma qui dure c'est autre chose que des effets et de la technologie, ce film qui a 70 ans le démontre magistralement !


Le scénario est très original car c'est un film de guerre, mais en zone libre, du coup les rapports sont feutrés et élégants dans la forme, même si sur le fond c'est une guerre sans pitié. Une passion amoureuse y est malicieusement intriquée, c'est la petite histoire dans la grande Histoire, comme dans le "Dr Jivago" ou "Autant en emporte le vent", du coup il y a 2 histoires qui se déroulent, s'influençant mutuellement. Pas un temps mort et quelques coups de théâtre.


Avant de parler des 2 monstres sacrés, je veux souligner la prestation subtile et brillante de Claude Rains, en préfet de vichy, véritable fouine immorale, parfait symbole d'une collaboration subie, il est étonnant pour ce rôle si impopulaire de fonctionnaire pétainiste peu convaincu, une pièce majeure de l'échiquier du drame, bravo Mr Rains, c'était pas facile à jouer.


Ensuite évidemment nous avons Bogart, en exilé cynique, au passé louche, dont on apprendra qqs bribes fondamentales pour la compréhension du personnage, il est comme toujours très classe, même ivre, avec ses rictus typiques et ses gestes précis et élégants, tout le film repose autour de lui, de son jugement, de ses décisions, il sera à la hauteur de la situation historique.


Enfin la divine Bergman, le réalisateur a excellé dans les prises de vue, le N&B se prêtant idéalement aux portraits nous avons un festival de magnifiques photos avec jeux d'éclairages, le plus souvent qui auréolent sa chevelure ondulée et mettant surtout en valeur son superbe regard qui passera par l'expression de tous les sentiments possibles: l'amour fou, la peine, le désespoir, l'admiration, la surprise, parfois les mots sont inutiles, surtout dans la situation cornélienne où elle s'est laissée piégée, quel talent !


Les autres seconds rôles ne sont pas en reste, le résistant Viktor Lazlo est un vrai chef résistant, courageux et déterminé, même si dans sa période marocaine il ne maitrisera rien de son destin, ce sont les autres qui se sacrifient pour lui. Il y a aussi le personnel du Night Club, le fidèle pianiste Sam, rapatrié de Paris, le serveur, le barman, le croupier, ils sont tous excellents, surement hissés par les vedettes.


Enfin l'ambiance musicale, type piano-bar est très adaptée au fantasme Parisien de l'amour.


Je n'ai pas les mots pour exprimer chaque fois que je vois ce film, j'espère qu'une plume plus agile que la mienne le fera, ce film le mérite bien.
excellent !!

MaxiMumuse
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le 4 déc. 2015

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MaxiMumuse

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