James Bond mourra bel et bien un autre jour : La face cachée de 007 !

Critique rédigée en août 2017


Suite à la fin controversée de Meurs un autre jour, vingtième opus correct et pas si mauvais à mon sens qui clôturait bien le cycle Pierce Brosnan, faire un reboot de la franchise qui ne prendrait pas en compte les épisodes précédents s'avérait un choix de première qualité, jusqu'à ce que Casino Royale déboule sur nos écrans ; c'est là, dès qu'on sait qu'il s'agit de l'adaptation du tout premier opus de la saga littéraire de Ian Fleming, qu'on se rend compte que cet opus est un véritable retour aux sources ! Martin Campbell dirige ici le célèbre agent secret pour la deuxième fois après Goldeneye, et c'est à Daniel Craig d'endosser la lourde responsabilité de reprendre le rôle de 007...
James Bond est une saga que j'ai découvert assez tardivement (mon premier visionnage de Casino Royale datant il y a deux ans et ayant découvert tous les autres l'année dernière) et, si je n'ai pas adoré tous ses opus, certaines sont clairement des bombes : Tuer n'est pas jouer, L'Homme au pistolet d'or (désolé, ah?), On ne vit que deux fois et surtout Casino Royale et Skyfall... Quatre ans après Meurs un autre jour, James Bond rentre dans une nouvelle vague dans ce vingt-et-unième long métrage, alliant action sans limites mariée au suspense magistralement orchestré.


L'histoire prend place au tout début des aventures de Bond: après avoir obtenu son statut d'agent 00 par le MI6, notre héros obtient ainsi son permis de tuer et devra neutraliser les agents qui travaillent pour Le Chiffre, banquier privé des terroristes ; de Miami à Venise en passant par le Monténégro, là ou il rencontre Vesper Lynd, Bond y poursuivra sans peur et sa reproche l'antagoniste le plus charismatique de la saga;


Déjà, on ne va pas y aller par quatre chemins : jamais un James Bond n'a eu un scénario aussi bon que Casino Royale ! Ici, on est là pour voir une réalité de notre monde actuel ; celle des terroristes, un banquier (Le Chiffre) à leur service, ni plus ni moins que des histoires d'argent, encore et toujours.
Dès le début, le générique relève presque de la trahison de l'esprit de la franchise, puisqu'il s'agit du premier film de la franchise qui ne débute pas par la célèbre scène du canon (cependant elle est présente à la fin de Quantum of Solace) ! Pour tout dire, le thème principal archi-connu de la saga n'apparait même pas à l'écoute ; ce sont ces deux éléments que beaucoup de spectateurs ont détesté à sa sortie.
Sinon, le nouveau casting est excellent !
Daniel Craig, le nouveau 007 est une vraie tête brûlée qui a dans un premier temps la gâchette trop facile, mais tout le monde est d'accord pour dire qu'il demeure le 007 le plus humain de tous ! Skyfall, qui sortira six ans plus tard,


mettra beaucoup en avant les valeurs psychologiques et émotionnelles du personnage, et il s'agit ici et là de la vision d'un Bond en proie à des émotions fortes, tenter de les contrôler, souffrir autant lors d'une impitoyable (et humoristique !) scène de torture et rester combatif jusqu'au bout !


M, toujours interprétée par Judi Dench, est encore une fois parfaite pour le rôle :


respectable et autoritaire (au point d'en devenir presque comique lors de certaines scènes).


Elle était déjà excellente dans les épisodes précédents, et les directeurs de casting ont compris qu'il n'y avait rien à changer à ce stade-là.
La James Bond Girl de cet opus est Vesper Lynd, jouée par Eva Green (Kingdom of Heaven, ou encore un peu plus tard Dark Shadows), qui améliore dès sa première apparition le niveau du film pourtant déjà excellent ; car pour une fois dans la franchise,


la James Bond girl ne se contentera pas d'être une simple victime à sauver pour notre héros, mais bien un personnage passionnant et bien recherché, pour laquelle Bond sera prêt à tout abandonner (voir la fin du film).


Avoir créée un personnage féminin aussi intéressant et possédant de meilleurs atouts qu'une jolie gueule, cela donne un souffle nouveau à la franchise ; un personnage ambigu et élégant qui est sans hésitation l'une des meilleures James Bond Girl de la saga !
Et puis, comment oublier Le Chiffre, joué par le danois Mads Mikkelsen dont le talent fut révélé au grand public grâce à ce film ? Génialement glaçant et charismatique tout en étant répugnant et pourri, il est à mes yeux l'un des meilleurs adversaires jamais imaginé pour un James Bond ; tant de mystère entourent le personnage provenant en grande partie du fait que l'on ne connait jamais son vrai nom,


et le voir pleurer des larmes de sang lui donne une dimension malsaine et en même temps presque mélancolique,


et je trouve également original d'en avoir fait un homme intelligent mais facilement maîtrisable, détruisant ainsi le cliché du méchant invincible.


Sinon, cet opus nous propose une galerie de méchants secondaires mémorables, allant des hommes de mains du Chiffre aux terroristes


opposés à leur traitre de banquier, à savoir Mr. White, qui représentent une menace à la fois pour le héros et l'antagoniste,


Un choix vraiment original !
Enfin, le film est clairement divisé en 3 actes bien distincts, et si le premier est très orienté film d'action musclé et le troisième, plus court mais avec un bon dénouement, c'est le second qui demande le plus d'attention au spectateur, dans lequel le rythme est un poil trop rapide pour les spectateurs un peu diminués et pas matheux pour un sou.
Néanmoins, la scène au


Casino Royale est très intéressant ! Ces plans de regards, cette ambiance, cette attente, ces éclairage,


On ne sait plus ou donner de la tête tant c'est maîtrisé ! Il y a beau avoir beaucoup de scènes d'action particulièrement jouissives, un peu plus violentes que d'habitude pour un James Bond au passage (je pense notamment


a la noyade d'un agent dans des toilettes dans la mémorable scène d'ouverture),


Elles n'occultent en rien la qualité de l'histoire, originale et qui sait distiller trahisons, émotions fortes, poker et retournements de situation pour un cocktail enthousiasmant !
Et pour finir, la musique : David Arnold a composé des musiques d'action haletantes mais surtout des thèmes prenant comme le fit John Barry ! De plus l'utilisation qui en est faite dans le film est parfaite et étonnamment subtile.


Voilà, pour conclure, Casino Royale nous offre un nouveau James Bond époustouflant ! Nombreux sont ceux qui ont préféré Skyfall comme moi, il n'empêche que ces deux opus "craigistes" ont mis tout le monde d'accord sur leur qualité. J'ai beau avoir beaucoup aimé cet épisode considéré comme l'un des meilleurs de l'histoire de la série, je ne peux m'empêcher de garder une large préférence personnelle pour Skyfall, qui brille par la mise en scène encore plus brillante de Sam Mendes.
Mystérieux, palpitant, bourrin comme il faut mais étrangement subtil à ses heures, cet excellent film d'espionnage démarre énergiquement la quadrilogie Craig et reste sans hésiter un James Bond de référence !

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le 18 déc. 2020

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