Parmi les différents films à sketches, toutes sortes de présentateurs nous ont été servi, que ça soit des squelettes, des monstres ou des marmots sous forme de dessins-animés, mais aucun ne présentait de véritable fil conducteur.
C'est ici que Stephen King amène un élèment original, nous servant un fil conducteur bien plus efficace et imaginatif que ceux auxquels nous sommes habitué, intervenant directement dans les histoires. Quel est-il ? Un chat qui voit une mystérieuse fillette sous formes d'apparitions, et l'appelant à l'aide.

Ce chat se promène tranquillement dans les rues d'une ville, avant d'être pourchassé par un Saint-Bernard enragé (référence à Cujo), puis manquant de se faire écraser par une Plymouth Fury rouge (référence à Christine), avant de finalement se faire capturer. Non loin de là, un homme (James Woods) s'est inscrit dans une clinique pour arrêter de fumer, et aux méthodes peu orthodoxes. Dans une pièce close est notre chat, le « médecin » activera un sol électrifié, envoyant de multiples décharges au félin, mais non létales, tout en lui promettant que c'est ce qu'il arrivera à sa femme, puis sa fille, s'il est surpris à fumer. Entouré de fumeurs, à cran, résistera-t-il à la tentation ?
Notre chat, qui aura réussit à s'échapper, terminera au beau milieu d'un grand boulevard, où les badauds s'empresseront de parier sur si oui ou non il réussira à traverser sans se faire écraser. Un des badauds est un mari éconduit, qui attrapera l'homme qui entretient une relation avec sa femme, et le forcera à faire le tour de l'hôtel, sur la corniche.
Finalement, toujours en cavale, le matou réussira à rejoindre la petite fille, persécutée par un être démoniaque haut comme trois pommes, caché dans les murs de sa maison, et tentant la nuit d'aspirer son âme. Une guerre sans mercis commencera entre le félidé et le démon, l'un comme l'autre n'étant pas prêts à faillir à leur tâche.
Aucun doute, c'est ici un des meilleurs scénarios de King, disposant d'une véritable trame, original, et nous changeant des habituels bricolages.
La première histoire s'avère très efficace, riche en émotions fortes, et nous maintenant dans un stress constant. La seconde, bien moins imaginative, ne laissera que peu de souvenirs, semblant avoir été casée là pour combler un vide. La dernière quant à elle fonctionnera à merveille avec les plus jeunes, sensibles au destin de cette petite fille et de ce gentil chat protecteur.

Bref, Cat's Eye fait partie des références du genre, palpitant, regorgeant d'humour noir, de références et de clins d'oeil (James Woods qui regarde le film Dead Zone à la télé et se plaint que le mec qui a écrit ça est un nul) ainsi que de quelques bons effets horrifiques, dont notamment le petit démon, aussi affreux qu'il est bien animé, de manière fluide et crédible, même mieux que les Gremlins, et ses cris et gloussements ne seront pas sans rappeler ces infâmes créatures. Au preuve point important nous prouvant qu'on ne nage pas dans n'importe quel film à sketches de seconde zone, la bande-orinale, signée par Alan Silvestri, un maître du genre (Predator, Retour vers le futur...).
Figurant parmi les indispensables d'une bonne soirée d'halloween, il s'avère être une référence, que l'on soit fan ou non de Stephen King, mélangeant habillement plusieurs genres, et réussissant finalement à combler un public vaste.
Pour conclure, si vous êtes amateur de films à sketches bien ficelés, vous trouverez ici une perle qui méritera amplement sa place dans votre vidéothèque. Evitant le gore facile, il s'avérera être un produit de choix pour les enfants, ados et adultes qui désirent passer ensemble une bonne soirée de frissons.
Mention spéciale pour James Woods, un des plus gros atouts du film, parfait dans son rôle et à la hauteur de sa réputation.
SlashersHouse
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le 1 mai 2011

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